L'histoire :
Mahmoud Slimani, jeune français d'origine maghrebine, est allergique à tellement de choses qu'il se croira un temps allergique à Toulon, sa ville natale. Il grandit bon an mal an entre tests et médicaments jusqu'à ce que, dans les années 70, un produit miracle fasse son apparition : La Ventoline. Pour Mahmoud, c'est la révélation, la révolution. Grâce à ce nouveau médicament, il respire enfin. Mais une utilisation abusive lui fait frôler l'arrêt cardiaque. Afin de lui trouver un traitement alternatif et de tenter de l'arracher à ce qui est devenu une dépendance, il est envoyé à Nice dans une clinique spécialisée et reconnue pour ses méthodes modernes. Il y sera soigné tout en poursuivant ses études. Là, plus encore que la voie de la guérison, c'est une véritable école de vie qui s'ouvre à l'adolescent. Il va d'abord y rencontrer de nouveaux camarades de jeux : Max, le hippie à la gratte électrique ; Lucien, le féru d'Egypte ancienne, toujours fourré dans ses bouquins ; ou encore Julien le ténébreux, aux idées aussi noires que ses vêtements, depuis qu'il a assisté au suicide de son père. Entre ses joies, ses peines, ses potes et surtout les cours d'éducation sexuelle, Mahmoud va, dans ce microcosme, plus apprendre sur le monde en quelques mois que durant toute son enfance toulonnaise.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Premier épisode d'une trilogie à venir ou bien 4e tome de la série du Petit polio, « les années Ventoline » retrace la jeunesse d'un enfant en proie à une terrible maladie : l'asthme. Depuis 1999, Farid Boudjellal nous relate son histoire au travers de récits où la nostalgie tient une grande part. Mais est-ce bien son histoire, vraiment ? Cette question, récurrente car inhérente à ce genre (l'autobiographie), mérite d'être posée. Quelle est la part d'invention dans ce récit ? Question laissée ouverte pour le lecteur qui s'amusera, sans doute, au fil de sa lecture, à essayer de repérer ces moments vécus. Point d'orgue du volume, les pages consacrées à la clinique sont les plus réussies. Malgré quelques situations peu claires, aux ellipses un peu abruptes, et un dessin parfois approximatif, surtout au niveau du rendu des personnages principaux, l'auteur s'en sort plus qu'honorablement. Il nous gratifie notamment de pleines pages aquarellées de toute beauté, procédé qu'il utilise déjà dans ses arrière-plans et qui confère, comme à son habitude, une grande qualité poétique à l'ensemble. D'où un plaisir partagé avec l'auteur, surtout si l'on connait, pour les avoir vécues, les années en question…