L'histoire :
Jackson County, Arkansas, 1830. John Glanton écoute d'une oreille attentive son père qui lui raconte une histoire. Trois hommes férus de débauche, de jeu et d'ivresse apprennent la mort accidentelle d'un ami. Ils se jurent de tuer la mort. Un vieil homme leur montre le lieu où se cache la mort. Ils creusent à l'endroit indiqué et découvre un coffre débordant de pièces d'or. Très vite, l'avidité s'empare de leurs âmes et les trois s'entretuent. Morale de l'histoire : la cupidité est la racine de tous les maux. Il lui montre un coffre cachant la fortune familiale. Il sera à lui le moment venu et devra en faire bon usage. Gonzales, Texas, 1835. Les indiens scalpent et tuent des femmes. La mère de John figure parmi elles. San Antonio, Texas, 1846. John Glanton joue aux cartes dans un saloon. Son adversaire le menace d'un arme, mais celle-ci est enrayée. John dégaine son couteau et égorge son vis-à-vis manu militari.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Parti pour adapter Méridien de sang, le chef d'œuvre ultra-violent de Cormac Mc Carthy (vous savez l'auteur de No country for old men ou La route), Hugues Micol a rebroussé chemin. Il a préféré raconter à sa façon la vie de son protagoniste, John Joel Glanton, un sombre mercenaire qui a écumé avec ses soudards, le Texas, l'Arizona et le Mexique. Cet ancien soldat de l'armée américaine avait découvert un sacré filon. À l'époque, l'Amérique voulait faire place nette pour permettre à ses colons de s'installer. Glanton se faisait payer pour ramener des scalps d'indiens. Un bon indien est un indien mort ! Ce qui frappe ici, c'est la violence du récit et les images obscures qui l'accompagnent. On se laisse happer par la noirceur de l'âme humaine dans cet anti-western qui envoie valdinguer les clichés du genre. Le trait est saccadé, hachuré, avec des corps difformes qui se mêlent et s'entremêlent. Fan de Francisco Goya, Micol lui rend hommage par son trait pénétrant et sans fioritures, digne des gravures du peintre espagnol.