L'histoire :
L’enquête de Lucie Blumenthal sur la mort de Violette Morris continue. Nous sommes à la fin des années 1910 / début 1920, la jeune Violette est une sportive accomplie qui enchaîne les victoires dans de nombreuses disciplines sportives, quitte à utiliser quelques produits dopants. Son caractère déjà bien trempé ne cesse de s’affirmer au travers du sport mais aussi dans la vie de tous les jours. Violette a choisi de s’habiller avec un costume homme, d’avoir des manières d’homme et elle ne s’en cache pas ! Malgré son immense palmarès, toutes disciplines confondues, et ses victoires en sport automobile, la jeune femme dérange par sa liberté revendiquée et son esprit brut de décoffrage...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Lucie Blumenthal continue son enquête sur son amie d’enfance, Violette Morris. Est-elle vraiment devenue le monstre que l’on prétend ? Etait-elle vraiment à la solde de la Gestapo ? Pour ce second tome, on se retrouve dans le début des années 1920, période à laquelle « La Morris » monte en puissance dans de nombreux sports (le football, le cyclisme...) et se place comme le fer de lance du sport automobile. En effet, depuis quelques années, le sport féminin gagne en visibilité sous l’impulsion d’Alice Milliat qui crée les premiers JO féminins en 1922. Et malgré les difficultés rencontrées pour faire accepter la mixité, l’engouement populaire autour de cette nouveauté est bel et bien réel. De fait, Violette devient la figure emblématique du sport féminin et ses exploits en sports automobiles (elle gagne le bol d’or en 1927) la place comme une véritable icône. Mais ses frasques, son caractère colérique et sa volonté de s’habiller comme un homme la conduiront aussi à être détestée par une bonne partie de la société, qui voit en elle le refus de la conformité et l’anti féminité. Ainsi, l’ablation de l’intégralité de sa poitrine (pour ne pas la gêner pendant les courses automobiles) sera l’élément déclencheur de sa mise au ban par une société bien-pensante. On lui retire ainsi sa licence sportive pour l’empêcher de participer au J.O féminin de 1928. Un véritable camouflet pour celle qui a passé sa vie à la dédier au sport ! Paradoxalement, l’enquête de Lucie pour mieux cerner Violette devient alors plus difficile à appréhender, car les choses ne sont pas aussi simples qu’il y paraît. L’assassinat de Morris par la Résistance est entaché de nombreuses zones d’ombre... Avec ce scénario écrit à quatre mains par le duo Kris / Bertrand Galic, lui-même basé sur le travail de l’historienne Marie-Jo Bonnet, la vie de Violette Morris est vue sous un prisme de vision très ouvert, qui amène le lecteur à réfléchir sur la condition féminine durant la première moitié du XXème siècle. En définitive, même si l’enquête de Lucie Blumenthal relève de la fiction, l’histoire de Violette Morris et sa personnalité bien affirmée sont au centre de ce récit plein de finesse et remarquablement détaillé. Petit-à-petit, le lecteur comprend que cette sacrée bonne femme au tempérament explosif est avant tout victime d’une violence sociale : celle d’une société qui ne veut pas l’accepter comme elle l’est.