L'histoire :
Une famille recomposée est par définition hideuse. A tel point qu'on ne sait plus vraiment ce qu'est une famille normale. Probablement aussi une famille monstrueuse, avec ses analogies parentales idiotes (« je te dis qu'il tient plus de toi que de moi »). Et puis il y a ces moments où l'on sent tout le poids de l'hérédité ou ceux qui participent de la mémoire collective. Mémée qui prépare son petit plat : « Maintenant qu'on l'a farcie, on va faire griller la dinde » - « Comme ils t'ont fait, les allemands, mamie ? »...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dav Guedin ne s'en cache pas, il est un apôtre du malgusto. C'est bien beau de s'autoproclamer, mais encore faut-il avoir du talent. Fort heureusement, lui, son frère Gnot, ainsi que Craoman, une sorte de bras droit fraternel avec qui Dav a souvent signé ses frasques séquentielles, en ont à revendre. Il suffit d'observer quelques secondes les dessins pour s'apercevoir qu'au delà de l'aspect trash, il y a quelque chose d'étrange et de beau à la fois, un peu à la façon d'un Charles Burns... Alors cette Mifa, surplombée des mots famille et patrie soigneusement biffés, c'est non seulement un témoignage de leur art complètement barré, mais aussi un objet de collection et d'artisanat. Produit à 150 exemplaires, doté d'un format de poche (13 cm par 13), à la couverture sérigraphiée, couture faite à la main, cet objet est une vraie rareté. 24 pages et autant d'illustrations à l'humour scabreux, surréaliste et finalement d'un exquis mauvais goût. Aucune tromperie sur la marchandise ! On n'ira pas par 4 chemins : si les productions indépendantes ont votre préférence, Mifa est l'occasion ou jamais de soutenir des artistes à la démarche et aux créations singulières. Et comme diraient les jeunes : « un album de sa mère ! ». Disponible sur internet et dans certaines boutiques spécialisées.