L'histoire :
Adjoua a accouché d’un petit garçon, dont le père est sensé être Moussa Sissoko, le fils un brin simplet d’un gros industriel ivoirien. Seulement, à la vue du bébé, les parents Sissoko émettent de sérieux doutes sur la paternité de celui-ci, surtout lorsqu’il voit passer Mamadou, un ami d’Adjoua. Les deux familles se réunissent alors et Hyacinte, le père de Moussa, lance un ultimatum d’une semaine où la famille d’Adjoua va devoir montrer quelques signes de ressemblance entre le bébé et une personne de leur famille. Pourtant, le constat est là, personne ne ressemble au bébé dans leur famille. Lorsque Hyacinte part boire un verre de koutoukou avec ses amis Koffi, le père de Bintou, et Ignace, le père d’Aya, il va voir un jeune homme ayant des traits similaires à son petit fils. Il le prend alors en photo avant de le montrer à Adjoua qui fond en larmes. Il s’agit de Mamadou. Maintenant, il va être bien compliqué de nier la vérité. En l’apprenant Hyacinte rentre dans une terrible colère, se rend chez le jeune homme et lui somme de prendre ses responsabilités…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce second volet des aventures d’Aya fait suite à un premier épisode particulièrement sympathique, tellement d’ailleurs que celui-ci a reçu le prix du meilleur premier album au festival d’Angoulême, c’est dire. La structure narrative se porte toujours sur plusieurs personnages principaux et leur famille. Aya, l’héroïne principale, cultivée et pleine de sagesse ; Adjoua, devenue mère de famille et remettant sa vie en cause ; et Bintou, une jeune femme un brin frivole qui rêve d’une vie parisienne. L’histoire alterne régulièrement phases humoristiques et émouvantes, et l’on dénote une grande qualité dans le travail des dialogues, qui contiennent de nombreux termes ivoiriens tels que « dêh », « behou » ou « ploco-placa ». Marguerite Abouet nous enchante de nouveau par la qualité de son scénario, au sein duquel les rebondissements sont savamment amenés et les secrets nombreux. Par exemple, qui est la femme que va voir Albert, le frère d’Adjoua, sur la place du marché en pleine nuit ? Clément Oubrerie met toujours aussi agréablement en images ce récit par des couleurs vives et donc chaleureuses. Aya de Yopougon confirme l’excellente impression laissée par son prédécesseur et arrive à rendre plus attachante encore l’histoire de ces familles ivoiriennes. A lire.