L'histoire :
La série dans laquelle joue Bintou est un véritable carton à la télé. Elle est Flora, la gâteuse de foyer qui évince femme et enfants pour batifoler avec le mari. Malheureusement, ce rôle à contre-emploi lui vaut de drôles de déconvenues, notamment de la part de spectatrices confondant réalité et fiction, qui la prennent à partie... Albert, le frère d'Adjoua, a été mis à la porte par sa famille en faisant son coming-out. Il doit trouver une solution de repli pour pour pouvoir dormir. Il finit par trouver une chambre occupée par d'autres mis à la porte ! Et Aya, dans tout ça ? Elle suit son petit bonhomme de chemin. Adjoua lui demande de retrouver son frère. Elle cherche un stage pour valider ses études de droit. Ignace, le père d'Aya, lui propose de l'effectuer à la Solibra. Aya hésite, d'autant plus qu'un mystérieux DR vient d'être nommé ! Pendant ce temps là, Didier, magistrat, amoureux fou d'Aya, fait des pieds et des mains pour la séduire ! A 6 000 km de là, François Mitterrand a été élu président de la France, ce qui pourrait bien changer la situation d'Innocent qui rêve de pouvoir vivre son amour pour Sébastien. Mais pour lui, le parcours du combattant ne fait que commencer...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Qui revoilà, après 12 ans d'absence ? Aya de Yopugon ! Beaucoup de lecteurs (800 000 albums vendus et des traductions dans plus de 15 langues quand même !) s'impatientaient à l'idée de revoir leur héroïne préférée (qui a même été à l'affiche d'un film d'animation en 2013) reprendre du service. C'est chose faite avec ce 7ème album. On la retrouve ici en terre connue, puisque Marguerite Abouet et Clément Oubrerie se reforment pour le meilleur et pour le rire. L'humour de la série est au rendez-vous avec le phrasé, les expressions typiquement ivoiriennes (avec du nouchi, l'argot ivoirien, en veux-tu en voilà !), des personnages bien campés. Tant et si bien qu'on a l'impression de respirer l'ambiance, d'être au cœur de la Côte d'Ivoire des années 80. L'ensemble des personnages a grandi et doit faire face à de nouveaux problèmes du quotidien. Ce Aya est plus mature que les précédents, tant dans l'écriture que dans sa représentation graphique. Il faut dire qu'il brasse des thèmes comme l'homosexualité, l'avortement, l'émancipation des femmes, l'alcool, le mal-logement dans un pays en pleine expansion économique ou encore la naturalisation (Innocent est un sans-papiers qui cherche à se faire régulariser en France). Marguerite Abouet aborde tous ces problèmes de société avec subtilité et sensibilité. Le dessin de Clément Oubrerie est quant à lui plus fouillé, plus précis. Avec ce nouveau volet, Aya revient par la grande porte. Espérons qu'elle ne mettra pas 12 ans avant de revenir de nouveaux...
