L'histoire :
Un film, d’accord ! Un film pour couronner le succès mérité des 6 volumes d’Aya de Yopougon. Mais comment ? Et surtout quel fut le chemin emprunté pour qu’un beau jour, on plonge avec délice en 1978 au cœur de Yopougon, un quartier populaire d’Abidjan. Il faut alors reprendre l’histoire personnelle de Marguerite Abouet. Histoire dans laquelle elle a incontestablement puisé pour construire le personnage d’Aya et son univers si attachant. Et puis de laisser le destin jouer son rôle en lui faisant rencontrer Clément Oubrerie, Thierry Laroche et Joann Sfar. Une fois la machine lancée, il suffit d’en observer minutieusement la mécanique pour s’en imprégner un peu plus encore : personnages, décors, lieux, langage… A vous de tout distiller pour aimer encore et toujours Yopougon et mieux comprendre le succès de la série.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour les vieux fadas de la série et pour les néophytes tombés dans la marmite d’Aya de Yopougon grâce à son passage sur grand écran, Jean-Claude Loiseau offre, avec ce savoureux hors-série, une indispensable petite « encyclopédie ». Tout y est pour que les uns complètent leur érudition nourrie au fil des 6 tomes de la saga – tout en faisant le pont avec le film d’animation tout frais (vu ou non). Et tout s’y trouve également pour donner aux cinéphiles l’envie d’aller crapahuter du côté des réjouissantes BD livrées avec brio par le tandem Abouet/Oubrerie. Promo du film oblige, c’est « l’histoire » du projet cinématographique qui marque le tempo, avec des incrustations (fortes appétissantes) récurrentes d’images du film et un découpage thématique qui en décrit les principaux éléments. Mais bien plus que de servir la soupe, l’ouvrage parcourt avec frénésie, et un incontestable amour d’Aya de Yopougon, l’univers grouillant de ce quartier d’Abidjan. Outre une petite bio de sa talentueuse narratrice (Marguerite Abouet), les genèses respectives de la bande dessinée et du dessin animé ou le rôle essentiel de Clément Oubrerie (le dessinateur et co-fondateur du studio d’animation), le livre passe en revue tous les « acteurs ». « Yop City » (nom donné par les jeunes habitants à leur quartier pour sonner plus américain), personnages, lieux propices à cet incroyable fourmillement, indispensables éléments culturels ou architecture sont judicieusement détaillés pour combler les moindres interstices de notre curiosité. Le tout intelligemment découpé pour donner un véritable rythme à l’ensemble, malgré l’absence de la moindre planche ou du moindre phylactère (logique !). Pour les mirettes, la partie graphique, quant à elle, se veut généreuse. Elle multiplie ainsi, outre les inserts du film, les reproductions des story-boards, décors, dessins préparatoires ou photographies. Bref, un très bel ouvrage, instructif, épais d’images et parfaitement divertissant.