L'histoire :
Rien ne va plus pour Borgnol : le blanc de sa jolie banquise laisse peu à peu place aux tonalités verdâtres de la végétation. La gadoue de la fonte des glaces rend son beau pelage immaculé tout marron. Et surtout, il a bien trop chaud…Pire encore : ce satané été invite des nuées de moustiques à torturer sa jolie truffe rose-bonbon. Aussi, lorsque que ses copains lapins entrent eux aussi dans la danse pour le taquiner, notre pauvre ami n’a plus qu’à prendre ses jambes à son cou pour semer cette douce compagnie. Mais à force de fuir, le voilà qui perd totalement son chemin et se retrouve en terre inhospitalière, complètement perdu. Ici, les montagnes de glace ont laissé place à de gigantesques créatures silencieuses, à chevelure verte et jambes gigantesques, qu’il ne connait pas (des arbres…). Au moins débarrassé de sa promesse de ne point se sustenter de créatures vivant sur la banquise, le voilà prêt à se taper du castor. A moins qu’une orgie de myrtilles sauve l’animal à queue plate ou qu’une rencontre avec un mammifère brun ne le détourne définitivement de cette intention…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce 3éme opus, c’est le retour des beaux jours et la transformation de son environnement qui offrent à notre bonne pâte d’ours polaire un nouveau joyeux terrain de ronchonneries. Moustiques affamés, lapins farceurs et bientôt végétation luxuriante ou nouveaux copains (et copine…) se donnent ainsi allégrement le mot pour mener le gros plantigrade par le bout du tarin. Une nouvelle fois réservé à un très jeune public, l’album joue la partition d’un humour dynamique, option clown et tarte à la crème, cherchant à déclencher un rire instinctif enfantin, sans autre prétention. Peu importe les invraisemblances et quelques raccourcis, l’ensemble est d’abord construit pour mettre tout ce sympathique petit monde en mouvement. Notons surtout qu’au-delà, le scénario s’est épaissi de quelques bons atouts. D’abord, la rencontre amoureuse blanc-brun(e) offre une nouvelle dimension à notre héros. Ensuite, le ping-pong humoristique entre les 3 oursons chenapans et Borgnol est savoureux. Enfin, en offrant une métaphore animalière sur la différence, la tolérance et les problèmes d’adaptation à un nouvel environnement, le récit se donne du fond. Ainsi, l’ensemble se dote d’un bel équilibre, tout en laissant l’esprit cartoonesque – largement mis en valeur par les dégoulinades explosives du dessin – prendre le dessus.