L'histoire :
Et si on se préparait pour le Championnat du Monde des Brassens ? Késsako que ce machin là ? Oh ! Juste un truc pour pousser la chansonnette et rendre hommage à ce chanteur à l’incomparable talent. Et pas besoin d’attendre de bien savoir jouer d’un instrument pour se mettre à chanter : une paire de moustache, une guitare et c’est parti pour une petite démo devant sa caméra. Ce qui serait top, c’est que des célébrités s’y frottent. Sympa de voir un David Douillet ou un Lionel Jospin, la moustache frétillant sur Je me suis fait tout petit ou Hécatombe, non ? Et puis, pour vous aider, on peut même vous proposer paroles et accords de guitare de l’œuvre complète. Plus une excuse : à vous de jouer !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour accompagner l’exposition Brassens ou la liberté (Cité de la Musique, à Paris du 15 mars au 21 août 2011) dont il est avec Clémentine Déroudille le commissaire, Joann Sfar s’amuse à proposer, outre le gros catalogue augmenté (aux éditions Dargaud), une relecture de l’œuvre du sétois. Introduit par 4 planches humoristiques présentant l’idée d’un « Championnat du monde de Brassens » (vous verrez bien de quoi il s’agit…), l’ouvrage se veut purement exhaustif en livrant les 121 chansons du poète moustachu à notre appétit. De La mauvaise réputation à Élégie à un rat de cave, ces petits bijoux de composition sont proposées chronologiquement (1952-1979) et intelligemment enrichis des accords à plaquer comme un damné sur sa guitare en s’égosillant (amateur de Fa#, de Sib et tutti quanti, à vous de jouer…). Vieux amoureux, jeunes amateurs es brassenseries se régaleront de cette plongée débarrassée de la voix caverneuse, du rythme bonhomme ou des mélodies millimétrées, pour se gaver de textes si imagés qu’ils chantent eux-mêmes avec génie. Une, voire deux illustrations, en noir et blanc, accompagnent presque à chaque fois, avec brio ses belles chansons. Le trait est savoureux et offre une interprétation joliment ramassée, en une ou deux images, relevant tantôt de l’exubérance ou de l’envoûtement. On adore en particulier la représentation de la mort qui procède comme dans l’œuvre de Brassens souvent à la fois du grincement et du chatouillement. Une belle et bonne idée.