L'histoire :
Le 7 janvier 2015, la vie de Cabu s'est arrêtée tragiquement lors les attentats contre la rédaction de Charlie Hebdo, plongeant la France entière dans la stupeur et une infinie tristesse... Jean Cabut, de son vrai nom, naît le 13 janvier 1938 à Châlons-sur-Marne. Très tôt, le jeune garçon montre des prédispositions certaines pour le dessin. A 14 ans, il remporte le concours de dessin du magazine Cœurs Vaillants, auquel il est abonné. Il est fier d'avoir gagné une bicyclette et de voir son dessin : une affiche de pub pour les stylos Météore publiée, au grand dam de son père qui disait « Si on pouvait gagner sa vie en faisant des dessins, ça se saurait ! ». Inspiré par le dessinateur Dubout, il continue à exercer ses dessins sous le nom de J.K-Bu dans le journal Le Petit Fum's, au lycée Pierre Bayen. A 17 ans, il rejoint Paris pour travailler comme apprenti dans un studio de dessin spécialisé dans les emballages alimentaires. Un jour de mai 1954, sa grand-mère l'emmène à l'Olympia, pour assister à un concert de son idole, Charles Trenet...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tous ceux qui ont croisé une fois dans leur vie Cabu ont gardé la mémoire d'un homme d'une gentillesse immense, proportionnelle à ses prises de paroles graphiques au vitriol et d'un soixante-huitard anar, coupe au bol, au look d'éternel adolescent avec son légendaire sourire en coin. Du Grand Duduche au personnage du Beauf, en passant par Tonton, il a su, par son dessin caricatural, vif et efficace, bercer des générations de lecteurs et de téléspectateurs, tous azimuts. Quand on évoque Cabu, on ne peut s'empêcher de penser à ses dessins trash chez Hara-Kiri ou Charlie Hebdo et à ses apparitions télé remarquées dans Récré A2 aux côtés de Dorothée, Corbier, Jacky et autres Patrick Simpson-Jones, où il croquait Dorothée (et son nez) et où il regardait avec malice et bienveillance des enfants dessiner. C'était un pont entre les générations et les obédiences politiques ! Une vie de dessinateur revient aussi sur la face cachée de Cabu qui était un amateur éclairé de jazz, un adorateur du Fou chantant, Charles Trénet. C'était un homme marqué par le drame avec le décès de son fils unique, le chanteur Mano Solo, des suites du SIDA. Ce qui frappe ici, c'est l'incroyable richesse de la documentation. Cabu gardait tout : carnets de croquis, photos, coupures de presse, documentation, pièces de procès… Soulignons le formidable travail de Jean-Louis Porquet qui a fait le tri parmi les innombrables archives conservées (et rendues publiques pour la première fois) par sa veuve Véronique. Par son écriture, l'ouvrage détaille avec sérieux et fantaisie la vie d'un homme bienveillant et iconoclaste.
