L'histoire :
Marc Chagall passe son temps dans la forêt où il aime dessiner et peindre. Le jeune artiste est également passionnément amoureux de la fille de Reb Tevié, un marchand de lait juif. Il courtise la jeune femme en toute discrétion, mais c’est sans compter sur la sœur de sa dulcinée qui vend la mèche auprès des parents. Face à la révélation de ce début de relation affective, Reb décide de discuter avec Marc en lui décrivant les qualités qu’il attend de son futur gendre. Le père juif veut que le mari de sa fille ait un bon métier. Pour le moment, le père de la jeune femme pense que Marc n’a pas une vie normale, ni une fonction qui écarte la honte de son foyer. Si Marc aime la fille de Reb Tevié, il va devoir renoncer à la peinture. Alors qu’il part réfléchir en forêt pour trouver quelque chose qui pourrait l’intéresser, il croise le chemin de Tam, un boucher qui ne cesse de pleurer. Le jeune homme est désespéré car il voudrait se marier. Mais il sait déjà que sa mère ne voudra pas de sa fiancée...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
14 ans après la sortie du premier volume de ce diptyque, les éditions Gallimard sortent une intégrale. Avec cette histoire, Joan Sfar ne s’est pas lancé dans un récit biographique exhaustif du célèbre peintre biélorusse, mais davantage dans un conte où se mêle, dans un joyeux bazar, culture juive, art, poésie, philosophie, références historiques, quête identitaire ou encore sentiments amoureux. Dans ce récit assez déroutant, un peu foutraque, Marc Chagall, par amour et surtout pour répondre aux exigences de son futur beau-père, va devoir renoncer à ce qu’il aime passionnément : faire du dessin son métier. Avec des compagnons un peu barrés (un illuminé qui se prend pour le Christ ou un boucher simplet), il va tenter de monter un théâtre yiddish composé de cosaques et de prostituées. Comme il le mentionne en prologue, dans ce récit, Joann Sfar a voulu évoquer la folie des hommes, leur cruauté (les pogroms, les ghettos) et qui ont pu avoir une influence sur l’œuvre de Chagall. Avec un récit assez fouilli, décousu, une narration pas toujours des plus claires et lisibles, on peut avoir de prime abord du mal à cerner les intentions de l’auteur. Cette série est loin d’être au niveau du Chat du rabin, des Olives noires ou même de Klezmer. Au dessin, on retrouve la patte de Sfar avec un trait jeté, tremblotant, qui ne se soucie pas toujours des proportions.