L'histoire :
Loin de la Terre, aux confins de l'espace, Mia rejoint un immense vaisseau chargé d'écumer les planètes pour restaurer des vestiges du passé. L'équipage composé de Charlotte, Julie, Alma, Elliot (le génie de la mécanique pas très loquace) l'accueille avec plaisir, mais c'est surtout Julie, avec laquelle elle va partager une chambre, qui est contente. En effet, Char, Ellie et Alma se connaissent depuis bien longtemps et sont tous comme cul et chemise ! Une fois les présentations faites, il faut se remettre au travail. Ça tombe bien car une nouvelle mission se profile : il faut réhabiliter un vieux site religieux programmé pour devenir un musée. Tout l'équipage s'attèle à sa rénovation. Mia se souvient, cinq ans plus tôt, de ses années d'études au lycée et surtout de sa rencontre avec Grace, qui devient peu à peu sa meilleure amie, sa confidente. Les deux jeunes filles font les 400 coups, dans la salle d'études de terminale. Elle se souvient aussi de leurs parties de lux, le sport emblématique du lycée. Mais il y a aussi les brimades des autres élèves qui ne manquent pas une occasion de maltraiter Grace. Malgré leurs différences, Mia finit par tomber amoureuse de Grace...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après Spinning, récompensé par un Eisner Award en 2018, où elle explorait de manière autobiographique le patinage, l'adolescence et ses amours féminines, Tillie Walden reprend ses crayons pour nous conter un récit SF sur les relations adolescentes. Ici, le décorum n’est qu’un prétexte pour développer les thèmes fétiches de la jeune femme qui interpelle par sa précocité, livrant un récit de plus de 500 pages ! Dans un style très teen aux allures fleur bleu, elle explore pas à pas le sentiment amoureux existant entre Mia et Grâce. On est plus près, ici, de Solaris d’Andréï Tarkovski ou de Steven Soderbergh que des Gardiens de la Galaxie ! Son trait simple et peu détaillé va à l’essentiel suivant la quête d’amour épique de Mia avec des éléments narratifs déposés avec délicatesse ci et là, ce qui nous offre une compréhension qui monte crescendo. L’œil se plaît à observer ces mondes futuristes, à la fois extravagants et oniriques, dans lesquels les protagonistes évoluent avec quelques poissons aux allures phalliques. Membre active LGBT, Tillie Walden montre sa propension à nous montrer que les amours saphiques sont loin des clichés véhiculés par les homophobes.