L'histoire :
Début des années 80, dans la banlieue de Tunis... Slim sait y faire avec les oiseaux. Il pose des miettes de pain sur le sommet de son crâne. Aussitôt les volatiles se posent sur le haut de sa tête. Soudain, quelques petits coups de bec, des picotements sec. À chaque fois c’est magique. Ça marche à tous les coups. Mais cette fois, l’oiseau reçoit un projectile en pleine face, il s’écrase au sol. C’est Smurfeddine qui a fait le coup. L’adolescent cherche le frère de Slim. Slim lui indique qu'il est au terrain de foot. Avant d’aller le retrouver, il lui conseille d’éclater la tête de l’oiseau d’un coup sec, s’il ne veut pas qu’il souffre. Smurfeddine est le meilleur caillasseur de la banque de Tunis, un vrai sniper. Smurfeddine retrouve Farid, le frère de Slim. Les deux garçons projettent de se retrouver demain. On ne sait pas trop ce qu’ils manigancent, mais le mot vengeance est à l’ordre du jour. Le soir-même, Slim et Farid se chamaillent dans leur chambre. L'heure du repas a sonné et Farid demande la permission de passer la journée avec Ghassen. Il y a un tournoi de foot à la Marsa...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ah l'enfance ! Vaste sujet ! Une période où l'on se cherche, baigné d'insouciance et de rêves. L'adolescence, comme l'insouciance ne sont pas bien loin. Les bêtises aussi. Pour écrire et dessiner Haute enfance, Néjib s'est directement inspiré de la sienne qu'il a passée à Tunis. Il ne s'embarrasse pas de longs textes pour raconter cette histoire. Les répliques fusent et sont cinglantes à souhait. Les personnages sont hauts en couleurs. Il y a bien sûr les trois héros qui possèdent chacun leurs particularités : Farid, Slim et l'inénarrable Smurfeddine, le roi des Zoufris. Mais aussi Rambo, Maradona, Maillekeul Djaksonne et l'impitoyable instituteur Si Fakhfekh. Dès les premières pages, on est dans le grand bain avec une ambiance bien posée où la chaleur carthaginoise se diffuse. Les couleurs sont vives et directes, sans nuances. A quoi bon les nuances quand on nage dans la pré-adolescence ? Le trait de Nejib s'inscrit dans la même veine. Tranché, minimaliste à souhait, sans s'embarrasser de près ou de loin de détails superfétatoires... comme pour mieux nous captiver. Avec Haute Enfance, Nejib signe un album âpre, exalté, vivant, tant et si bien qu'à la fin, la récré est finie. Mais diable, que c'était bon l'enfance !