L'histoire :
L'artiste-peintre Basil Hallward a trouvé le modèle parfait qui peut poser pour lui. Il s'agit d'un certain Dorian Gray, un homme jeune, beau et inspirant. Tout ce dont peut rêver un artiste. Basil Hallward peut ainsi s'exprimer pleinement à travers sa peinture. Il retranscrit les détails du visage, cette fascination qu'il peut avoir pour son modèle. Complètement absorbé par son nouveau modèle, il décide d'en parler à un ami, sans révéler l'identité de cet homme absolument exceptionnel. Forcément, cet ami veut en savoir plus. Surtout, il veut percer le secret de cet enthousiasme : à quoi donc ressemble ce Dorian Gray ? Or Basil refuse de le lui présenter. Il refuse que son ami puisse corrompre sa trouvaille. Pourtant, un jour, les trois hommes se retrouvent dans la même pièce. Lorsque la muse Dorian Gray aperçoit son portrait, il se met à devenir jaloux de cette peinture le représentant figé. Il fait alors le souhait que le tableau vieillisse à sa place, afin qu'il puisse conserver toute sa jeunesse, son apparence parfaite. Basil décide d'offrir le portrait qu'il a réalisé à l'homme qui le lui a inspiré. Il n'aurait peut-être pas dû faire ce don, car il se pourrait bien que le souhait de Dorian Gray finisse par se réaliser...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Benjamin Lacombe lance une nouvelle collection, Papillon noir, aux éditions Gallimard. Et il l'inaugure avec Les sorcières de Venise et l'adaptation du roman Le portrait de Dorian Gray en version illustrée. Sur ce dernier titre, le directeur de collection est également illustrateur. Or comme d'habitude, Benjamin Lacombe illustre très joliment cette adaptations. La version du texte proposée est non censurée. L'illustrateur donne vie aux personnages d'Oscar Wilde en proposant des pleines pages illustrées qui ponctuent le récit. On retrouve ce trait identifiable, avec un aspect légèrement dérangeant, qui colle parfaitement à l'univers mis en scène. C'est aussi sombre que fascinant, et c'est ce qu'arrive à retranscrire Benjamin Lacombe avec les tableaux qu'il crée pour les personnages du roman. Les lecteurs qui n'osent pas franchir la porte de la lecture de classiques de la littérature pourront peut-être se laisser plus facilement tentés par cette version, plus agréable, plus aérée, et illustrée. Un soin tout particulier est apporté à l'édition, ce qui en fait un beau-livre, un livre de collection qu'on a envie de conserver dans sa bibliothèque : dos toilé, dorures, changement de papier sur quelques pages. Une entrée complète dans le monde d'Oscar Wilde et de son Portrait de Dorian Gray, qui interroge des problématiques contemporaines, le rapport à son image ou au beau.