L'histoire :
Pensionnaire du Jordan College à Oxford, la jeune Lyra Belacqua, cachée dans un meuble de bibliothèque (avec son daemon Pan, un animal doué de parole, véritable alter ego de l’humain auquel il est associé) assiste à un drôle de manège : elle voit le chef de l’établissement verser dans une carafe de vin ce qui a tout l’air d’être un poison. Elle est d’autant plus surprise que le breuvage est destiné à son oncle, Lord Asriel, qui rend visite au College après une expédition dans Les Royaumes du Nord. En sortant de sa cachette au moment où son oncle allait porter le verre à ses lèvres, elle gagne un terrible sermon pour faits de mensonge et d’espionnage. Mais elle évite peut-être à ce dernier de mourir. Profitant des talents d’espionne de sa nièce, Lord Asriel demande à Lyra de regagner son meuble de bibliothèque, tandis qu’il convoque le Conseil pour faire le récit de ses découvertes dans le Nord. Lyra assiste alors à la démonstration de son oncle qui évoque l’expédition du Professeur Grumman. A l’aide de photogrammes mettant en scène le scientifique, Asriel prouve l’existence d’une « Poussière » qui permet d’accéder à un autre monde. Seulement, il n’en sait pas plus, puisque qu’après sa découverte, Grumman a été décapité. Vraisemblablement par les terribles Panserbjornes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après le semi-échec de son adaptation au cinéma (The Golden Compass / La Boussole d’Or 2007), c’est au tour du 9ème art de s’intéresser à la trilogie fantasy du britannique Philip Pullman, A la croisée des Mondes (1995). Découpé également en 3 albums, le récit nous colle dans les pattes de l’espiègle Lyra, une gamine d’une douzaine d’années, élevée au sein du Jordan College à Oxford. Rapidement, l’univers qui se met en place sous nos yeux, joliment piqué de mystères, subtilement proche du notre mais copieusement alimenté de touches fantastiques judicieuses (les daemon, l’alethiomètre, les Panserbjornes…), laisse le souffle de l’épopée aventureuse agir comme un véritable et puissant métronome. Surtout, la densité de l’intrigue porte immédiatement le lecteur à des kilomètres de sa réalité. Bref, de quoi devenir soi-même la petite Lyra et avoir envie de suivre son oncle (mais l’est-il réellement ?) vers Les Royaumes du Nord pour tenter de découvrir cette fameuse poussière, celle qui permettrait d’accéder à des mondes parallèles. Car c’est bien là l’objet de la trilogie : la traversée d’univers parallèles au rythme d’une aventure menée tambour-battant par Lyra. En attendant, la mise en place effectuée par ce premier volet propose plutôt à Lyra : de poursuivre des kidnappeurs d’enfants (les fameux Enfourneurs) ; de se débarrasser de Mme Coulter (qui est-elle réellement ?) ; de libérer son tonton ; et de rencontrer le Roi des Gitans… Parfaitement découpé, servi par un dessin accrocheur et fougueux, ce premier tome possède un rythme effréné et une redoutable efficacité. Suffisamment, en tout cas, pour se sentir frustré de ne pas pouvoir déjà se jeter sur la suite…