L'histoire :
Rome, 2045. Roberto, Dina et Simone pénètrent dans un lycée laissé à l'abandon, vieux et pourri. Ils s'apprêtent à entrer dans une zone interdite. Roberto connaît un passage pour s'y rendre, mais ils doivent être discrets. La protection civile fait sa tournée, et s'ils sont surpris en dehors des horaires de sortie autorisés, cela peut leur coûter très cher... Et ils devront être confinés. Simone observe ce quartier. C'est celui dans lequel vivaient ses parents avant le grand chamboulement. Cinq années se sont écoulées, et tout a changé ici. La végétation a repris ses droits, tout est abandonné, effondré. La vie de Simone a basculé alors qu'elle n'avait que douze ans. Le gouvernement avait ordonné à toute la population de rester confinée, suite à un grand nombre d'hospitalisations. Progressivement l'électricité avait été coupée. Simone avait aperçu par la fenêtre une femme entourée d'une nuée de papillons, poussant des grognements inhumains, qui avait sauté sur un garde pour le mordre. Elle avait été abattue. En se remémorant ces images, Simone demande à ses amis s'ils ont déjà vu des infectés. Non. A priori, certains macchabées ne prennent plus leur sérum, et redeviennent des zombies. Quelques semaines auparavant, le groupe avait entendu parler des papillonneurs, des gens qui se faisaient volontairement mordre par des infectés, afin de ressentir des sensations extraordinaires. Ils ne pensaient plus qu'à réaliser ce trip tous les trois. Et ce jour est enfin arrivé.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette nouvelle collection de Gallimard, créée et dirigée par Benjamin Lacombe (Histoires de femmes samouraï, L'étonnante famille Appenzell, Frida) s'intitule Papillon noir. Elle développera un espace de création pour brouiller les frontières entre livre-objet, littérature et illustrations, en proposant des expériences sensorielles, visuelles et intellectuelles. Trois titres lancent cette nouvelle collection, dont Les sorcières de Venise, écrit par Sébastien Perez et illustré par Marco Mazzoni. Ils ont notamment travaillé ensemble pour l'album Journaux troublés. Dans ce roman illustré, nous retrouvons cette même patte graphique, proposant des univers angoissants, sombres, perturbants. Le dessinateur oscille entre une maîtrise du noir et blanc et l'incorporation de couleurs rose et bleu, qui se mélangent, et créent une autre interprétation des choses. L'histoire, quant à elle, propose un monde d'anticipation, dans une Italie post-apocalyptique ravagée par une terrible maladie. Cette pandémie transforme les hommes. L'héroïne centrale va croiser la route de personnes infectées et elle les accompagne pour les sauver. Leur périple pourrait les mener aux origines du mal... Le scénario est prenant, mais assez classique dans sa construction. Ce sont les illustrations qui apportent toutes les nuances au sujet. De plus, c'est un très bel objet, avec un joli dos toilé, des dorures sur la couverture et un papier qui change au cours du récit, pour être encore plus en adéquation avec l'histoire. Une création hybride, pour inaugurer cette nouvelle collection.