L'histoire :
Jean, un petit garçon de six ans, vit sa rentrée des classes dans l’école des grands. Le premier jour, il attend avec tous ses camarades devant la salle de classe l’arrivée de Mme Moinot, sa maîtresse. A sa vue, Jean ne peut s’empêcher de la trouver laide. Au moment de se mettre en rang par deux, il se trouve mal à l’aise du fait qu’il est le seul venant d’une école à l’autre bout de la ville. Seul Alain vient lui tendre la main. A la sortie de la classe, c’est sa gouvernante, Yvette, qui vient le chercher en voiture. Dans celle-ci se trouve Paul son petit frère d’un an de moins. Tout deux adorent se battre, mais la menace de suspension du goûter de la part d’Yvette marche toujours ! Chaque soir, le repas est le même, de la soupe pour dîner, et le papa de Jean qui arrive tard. C’est le moment où Jean pense à sa maman et se demande où elle peut bien être, il ne se rappelle même plus la dernière fois où il a pu la voir. Chez ses voisins, vit Michèle, leur fille de 8 ans. La petite fille et Jean jouent souvent ensemble, mais près de la haie séparant les deux propriétés, les parents respectifs ne voulent pas que leurs enfants aillent jouer chez leur voisin. Un jour, Michèle lui dit avoir reçu une lettre de la maman de Jean et que cela devrait rester un secret entre eux…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le duo Jean Regnaud et Emile Bravo remet le couvert après la série Aleksis Strogonov (Dargaud) dans un registre assez classique. En effet, on découvre un petit garçon qui va découvrir à travers son quotidien la prise de conscience du monde qui l’entoure, plus particulièrement celui des adultes. Les rencontres de la gouvernante et de Jean avec certaines connaissances de sa maman lui laissent une impression de vérité cachée. C’est là le point fort de cette histoire : plutôt que de jouer sur le côté larmoyant d’une telle situation, on comprend assez vite le drame qui entoure Jean et son petit frère. Jean Regnaud, comme à son habitude, met beaucoup d’humour pour raconter ses histoires tout en laissant libre cours à la réflexion des situations. Bien sûr, il y a un côté souvenir à voir ce petit garçon débuter à l’école primaire, son contact avec des personnes inconnues, la maîtresse, tout ce genre de petites choses qui font que l’on se rappelle nos premiers souvenirs d’époque. Le trait d’Emile Bravo se rapproche de plus en plus d’un croisement entre le Tintin d’Hergé et Le petit Nicolas de Sempé : simple mais touchant. Ma maman est un titre poétique, drôle et triste à la fois, où les souvenirs nous font regretter notre enfance et surtout, aimer plus encore notre môman à nous.