L'histoire :
Une nuit, alors que la pluie tombe à cru et l'orage résonne, une femme accouche d'un enfant à l'apparence pour le moins étrange. Il ressemble à une espèce de chat, qui sera nommé Raiju en hommage au Dieu du tonnerre. Les années passent et Raiju est à présent devenu un bretteur redoutable, ainsi qu'un brillant illustrateur, vendant régulièrement ses services pour se payer ses repas. En cherchant une chambre pour la nuit, Raiju trouve une maison close qui accepte de l'héberger, à condition qu'il protège les lieux. La prise de fonction est immédiate, puisque la patronne lui demande de chasser les rats ayant trouvés refuge. Durant la nuit et alors qu'il se repose, il entend des hommes essayant de forcer une jeune femme. N'attendant pas une seconde de plus, il saisit son sabre et tue deux des trois hommes. Le dernier, pourtant amputé de sa main, fuit à grandes enjambées. Raiju vient alors en aide à la jeune femme et constate que celle-ci est muette. Entendant la patronne rappliquer, il ne voit pas d'autres solutions que de s'enfuir avec la prostituée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans l'animisme originel (croyance dans les âmes et les esprits) japonais, Raiju est le Dieu de la foudre. Celui-ci prend la forme d'un félin blanc, qui s'incarne dans un nouveau-né. Avec l'idée de nous raconter un conte dérivé de ce châssis mythologique, le duo d'auteurs Stéphane Melchior-Durand (scénariste) et Loïc Sécheresse (dessins) réalisent un récit étonnant où le respect des traditions médiévales japonaises est assez troublant. A noter qu’il s’agit pour le duo d’auteurs de la seconde collaboration, après Tozoïd et Vula. Malgré un scénario assez simple et des rebondissements classiques, on suit avec intérêt cette histoire qui se déroule à grande allure. En effet, le style visuel est pour le moins particulier : le trait est fin et si au premier abord, on n'accroche pas vraiment, au fur et à mesure du tome, on s'habitue et l'ensemble s'avère particulièrement dynamique. Les scènes d'action pourront même, par certains aspects, rappeler le découpage de certains mangas ! Le choix des couleurs est en revanche plus étonnant. Certaines teintes sont en effet véritablement bien senties, d'autres semble totalement en décalage. On retiendra au final de Raiju une lecture divertissante dotée d'une surdose d'énergie ! Pas indispensable mais sympathique…
