L'histoire :
Dans les jardins du château de Versailles, les nobles s'inquiètent de la tournure des évènements à Paris. Le roi Louis XVI utilise des troupes d'origine en partie étrangère pour tenter de contenir la foule. Des coups de feu sont tirés contre des civils le 12 juillet 1789. Le commandant Besenval et ses troupes vont se retirer de Paris au moment où des milliers de personnes veulent pénétrer dans les Invalides pour y prendre possession des armes qui y sont stockées. La foule se dirigera ensuite vers la Bastille pour demander que les munitions lui soient livrées. Sur place, l'incompréhension règne. Les forces présentes dans la grande prison du cœur de Paris n'imagine pas jusqu'où la foule va aller. Lorsque les portes de l'enceinte sont franchies, le marquis de Launay, commandant de la garnison, fait tirer sur la foule. Mais les ordres du roi n'arrivent pas, et aucun renfort ne va empêcher la prise de la Bastille. A Versailles, la cour n'a pas voulu perturber le sommeil du roi. Des nobles qui ont fui Paris sont arrivés, et c'est le lendemain seulement que le duc de Liancourt confirmera à Louis XVI qu'il ne s'agit pas d'une révolte, mais d'une révolution.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vue du côté de la cour et des nobles, la révolution de 1789 est décrite ici dans toute la confusion des évènements qui se sont succédé, prenant parfois une importance imprévue. Noel Simsolo ne simplifie pas les détails historiques, il multiplie les personnages et les dialogues entre les grands noms de l’époque, rendant perceptible la rapidité des évènements et leur imprévisibilité. L'isolement de la cour et l'impossibilité pour le roi de réaliser vraiment ce qui est en train d'arriver est bien mise en scène, même si l'auteur tient à mentionner le plus possible de moments historiques, au détriment de la fluidité du récit. L'intérêt de cet album est également d'être lu en parallèle avec les mêmes évènements, mais vus du côté des révolutionnaires, dans un album qui parait en même temps. Camille Desmoulins, par exemple, qui a appelé la foule à prendre les armes, n'est évoqué que brièvement dans cette première lecture, par une frange de la société qui ne parvient pas à imaginer que son monde vit ses derniers mois. Le dessin de Vincenzo Bizzarri et Dario Grillotti ne cherche pas à se distinguer. Il illustre à la lettre les différents points de vue, avec parfois une certaine raideur et sans jamais prendre le temps de s'arrêter. C'est la limite de ce livre, trop dense pour que les scènes pourtant spectaculaires qu'il décrit puissent avoir un impact sur le lecteur. Et un peu trop érudit, probablement, pour que le grand-public y trouve l'envie d'en savoir plus.
