L'histoire :
Lorsque la Bastille chute, la tête du gouverneur de la prison est promenée au bout d'une pique. Les rumeurs qui se propagent dans Paris font peser des menaces imprévisibles sur tous ceux que les insurgés considèrent comme responsables de leur malheur, aux traîtres à leur cause. Le sort du roi est encore loin d'être scellé, surtout après qu'il a annoncé retirer les troupes étrangères qu'il utilisait pour protéger Paris. La capitale vit dans une fièvre imprévisible, sous l’œil de tous ceux qui tentent de maîtriser le bouleversement en cours. Le Duc d'Orléans, qui se verrait bien nouveau roi d'une France transformée, est soutenu par Choderlos de Laclos. Saint Just observe les évènements et voudrait jouer un rôle dans un pays doté d'une nouvelle constitution. Louis XVI est encore souvent acclamé par le peuple, qui jette sa vindicte sur des personnages de moindre importance. La Fayette est proclamé chef de la garde nationale instaurée par le Tiers Etat. Un nouvel équilibre des forces se met en place, bousculé par des émeutes qui prennent des directions imprévues. Pendant ce temps, l'assemblée travaille à une nouvelle constitution. Des députés montrent leur vision parfois très neuve des relations entre les citoyens et le pouvoir. Parmi eux, évidemment, un certain Robespierre...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce deuxième épisode de l'histoire de 1789 par Noel Simsolo est supposé raconter les premiers jours de la révolution sous l’œil opposé de l'autre album paru en parallèle, qui se place au cœur de la noblesse. Si les premières pages sont effectivement vues du côté des révolutionnaires et relatent les même moments, très vite, les jours s’enchaînent pour nous emmener plus loin dans les semaines qui suivent. Les débats qui règnent pour évoquer la constitution à venir, la déclaration des droits de l'homme en gestation, mais aussi la conviction de beaucoup des hommes politiques de l'époque que la monarchie allait continuer d'une manière ou d'une autre, sont très intéressants. L'auteur n'est pas particulièrement tendre avec les insurgés, qu'il présente souvent à la faveur des pires horreurs commises. Les têtes coupées sont nombreuses dans les cortèges, la dynamique confuse des manifestations est bien rendue, tout comme leurs buts changeants et le rôles qu'y jouent tour à tour les hommes et les femmes. Comme dans le premier volume, les noms célèbres sont trop nombreux et trop rapidement évoqués pour marquer les esprits. En revanche, cet épisode se déroule de manière plus logique que son pendant, La Mort d'un Monde. Le duo de dessinateurs italiens continue de faire un boulot sérieux, avec de rares occasions de prendre un peu d'espace, dans quelques moments marquants, comme l'arrêt des manifestant sur le pont de St Cloud. L'initiative est cela dit intéressante. Une occasion de replonger dans les premiers jours confus et foisonnants de la révolution française, racontés sans parti-pris apparent.
