L'histoire :
François Dupré vient d'être abattu dans des circonstances encore non éclaircies. Ce grand nom du Parti National était détenteur de secrets sur la montée en puissance du parti d'extrême droite et les éventuelles trahisons des membres fondateurs. Mais rien ne permet encore d'imaginer si le meurtre à des motifs politiques ou de lutte de pouvoir interne. Pendant ce temps, dans les bois aux alentours de Meudon, le cadavre d'une jeune femme est découvert par un chasseur et son chien. Monique Martin pouvait avoir des informations sur l'assassinat de Dupré, mais les deux exécutants du meurtre ne sont pas encore identifiés. Le commissaire Pommard va poursuivre son enquête en interrogeant tout azimuts. Il sait que l'ancien trésorier du PN préparait un livre choc probablement bourré de révélations. Il cherche à en savoir plus auprès de tous ceux qui auraient pu en subir les conséquences. Mais le manuscrit a disparu, l'enquête piétine. Jusqu`à ce qu'un matin, arrive au commissariat de Rouen, une lettre manuscrite envoyée par la jeune femme assassinée juste avant sa mort. Un certain Nico Weber et son comparse Henri Gauthier semblent avouer leur responsabilité dans l'assassinat de Dupré. L'un des deux est encore vivant, il faut le faire parler !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce deuxième volume poursuit la longue enquête déclenchée après l'assassinat de l'un des ténors du Parti National, dont le nom et celui de son président Jean-Marie Le Guen semblent presque familiers à nos oreilles. Une plongée très fouillée dans l'histoire du parti d'extrême droite, qui établit des liens avec des organisations au-delà des frontières françaises. L'ETA en Espagne, le Mossad en Israël, et bien entendu les anciens de l'OAS et de l'Algérie Française. Des ramifications se déploient dans cet album avec des rencontres mystérieuses entre des personnages, dont une partie des motivations restent à clarifier. Philippe Richelle déroule tout ça avec beaucoup de méthode. Il devrait disposer de quatre tomes pour aller au fond des choses et décoincer aussi bien les dessous de l'enquête que les histoires plus personnelles du commissaire Pommard et des membres de son équipe. Même sans le contexte politique, cette enquête est assez prenante et offre suffisamment de complexité pour qu'on ait envie de s'y accrocher. Les protagonistes ont eu le temps d'affirmer déjà de vraies personnalités, comme dans un vrai polar à la française. Pierre Wachs et Claudia Boccato mettent des images très propres sur ce récit complexe. Les années 70 sont présentes à travers une foule de petits détails discrets, mais qui construisent parfaitement l'ambiance.