L'histoire :
Ogier va être présenté devant un juge. L'officier du SDECE est soupçonné d'être un agent double au profit de l'URSS, sur la base d'une relation qu'il a eue avec une jeune russe quelques années plus tôt. Mais la camionnette de police qui l'emmène vers la confrontation est interceptée par des hommes cagoulés qui l'emmènent en dehors de la ville dans une bâtiment occupé par des Corses en délicatesse avec la justice. Fred ne va pas tarder à découvrir qui lui a donné ce coup de main, et pour quelle raison. Pendant ce temps, au siège de la CIA en Virginie, une conversation a lieu dans le cadre de l'enquête sur la mort mystérieuse du Docteur Murphy. Aucune raison d'éliminer ce psychiatre sans histoire, utilisé dans le passé par les services secrets pour des expertises particulières. La France et les Etats-Unis sont tous deux secoués par les révélations de deux transfuges de l'Union Soviétique qui affirment que des taupes sont présentes au cœur de la CIA d'une part, et dans l'entourage du Général de Gaulle d'autre part. Lequel des deux dit la vérité ? Sont-ils des agents doubles au service de leur pays d'origine ? Et la collaboration entre les services secrets des deux côtés de l'Atlantique est-elle aussi bonne qu'elle devrait l'être face à un adversaire commun ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce dernier tome répond à toutes les questions savamment distillées dans les trois précédents, sur fond d'échanges entre les services secrets et de luttes de pouvoir au sein de chacun d'eux. On va comprendre le lien entretenu avec les années de guerre et le rôle du père de Fred, et les surprises ne vont pas manquer. Philippe Richelle a fait durer le suspense autant qu'il était raisonnable, mais la relecture de la série complète ne donne aucune impression de sauce délayée, juste une cuisson lente qui va révéler toutes les saveurs à la fin. On appréciera les noms de certains personnages inspirés de noms célèbres des années De Gaulle, comme ce Francart qui fait référence à Jacques Foccart, un très proche du Général. Cet album se lit plus vite que les précédents, les changements de lieux sont fréquents, toutes les rencontres font avancer l'intrigue de pas décisifs, bref on ne s'ennuie pas, pour peu qu'on ait bien en tête ce qui s'est passé avant. Régis Pénet met tout cela en scène avec légèreté, sans décors excessifs et sans démonstration technique. Il est totalement au service d'un scénario précis qui ne tolérerait pas qu'on pense à autre chose. Le bouclage est propre, on ne regrette pas d'avoir patienté sur la durée, les auteurs savent tenir le lecteur en haleine (voire le prendre en otage), mais on ne regrette pas l'expérience.
