L'histoire :
Œdipe est mort. Antigone, sa fille, revient à Thèbes porter cette triste nouvelle. Mais les temps ne sont pas tellement au recueil, ni aux hommages. Derrière lui, Œdipe laisse sa ville, Thèbes. Il laisse aussi deux fils, aptes à la diriger, Etéocle et Polynice. Pour la stabilité politique de Thèbes, un accord est trouvé : ils règneront à tour de rôle. Chaque année, ils tourneront. Mais c’eût été trop facile dans cette ville où le drame est si commun. Comme on pouvait s’en douter, l’accord n’aura suffi qu’à repousser les échéances : après une année, Etéocle décide de rester au pouvoir, pour, selon lui, le bonheur et la stabilité du royaume. La rivalité des deux frères et leur appétence au pouvoir conduit inévitablement à la guerre ! Thèbes contre Polynice. Le pouvoir en place contre le pouvoir légitime. La lignée d’Œdipe se divise et se déchire, elle s’entre-tue : les deux frères ne sortent pas vivants du conflit ! Créon, l’oncle d’Antigone, accède à la régence. Tout pourrait s’apaiser… Cependant, il décide d’accuser Polynice. A Antigone de défendre son frère, de réhabiliter sa mémoire, mais surtout de l’enterrer dignement pour qu’il puisse rejoindre le Royaume des morts… La volonté des Dieux sera-t-elle d’apaiser les vivants ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection La sagesse des mythes continue à nous proposer les mythes fondateurs de la Grèce antique. Après Persée, Jason ou encore Ulysse, au tour d’Antigone ou plutôt de la lignée d’Œdipe. La mise en contexte, avec le conflit pour le pouvoir entre les deux frères, est semble-t-il nécessaire. On comprend mieux alors la position d’Antigone, défendant la mémoire de Polynice. Pour autant, le débat entre Créon et Antigone se voit sacrifié et perd toute la subtilité que l’on trouve dans la pièce de Jean Anouilh, par exemple. Les deux protagonistes se limitent à une opposition rapide, entre devoir familial pour Antigone, contre devoir d’Etat pour Créon. Le récit préfère s’attarder sur le personnage d’Hémon, fils de Créon, fiancé d’Antigone. On comprend certes la gêne de sa position, fils dévoué ou fiancé aimant, mais il peine à dégager une réelle cohérence dans ses propos (sans tout révéler de l’histoire). On découvre ou redécouvre donc agréablement ce mythe, autour d’une histoire rappelant chaque étape du drame et un dessin efficace. Heureusement, le dossier de fin d’album signé par Luc Ferry, complète le récit et revient avec pertinence sur les débats philosophiques soulevés par l’histoire. On aurait préféré qu’ils soient mieux exploités au sein de l’album.
