L'histoire :
Edda Hepburn Ruston nait à Bruxelles en 1929. Son père Joseph est anglais. Sa mère Ella est baronne hollandaise. Edda grandit avec l’amour de ses parents et de ses deux grands frères, Ian et Alex. Son père, membre du parti fasciste anglais, emmène sa femme rencontrer Hitler à Nuremberg. Cela fait tâche dans sa belle-famille, proche de la reine, qui conseille au père d’Ella de renvoyer son beau-fils en Angleterre, avec de l’argent. Ella, promet de parler à son mari. Décidée, elle cherche dans la maison et le trouve au lit avec une domestique. Joseph Ruston-Hepburn repart en Angleterre. Edda, future Audrey, ne le reverra plus avant des dizaines d’années. Elle est alors dans une école anglaise dans le Kent, et en 39 sa mère décide de la faire revenir en Belgique au moment où Chamberlain annonce l’entrée en guerre de l’Angleterre. Mais contrairement à ce que pensent les Van Heemstra, la guerre va toucher la Belgique et les Pays-Bas. La Hollande est occupée. La vie est dure, mais Audrey suit des cours de danse au conservatoire. Maligne et courageuse, elle passe des messages pour la Résistance, et reste près de deux semaines, en 1944, dans une cave à charbon pour échapper aux nazis. Elle a 15 ans et son corps ravagé par les privations est squelettique. Si la vie va plutôt lui sourire ensuite, elle gardera son allure jusqu’à la fin, en 1993.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vacances Romaines, Sabrina, Diamants sur canapé… Un Oscar, des distinctions à la pelle, un sourire à damner tous les saints de la Terre et des yeux de biche. Cultivée, drôle et talentueuse pour tout gâter, bref, Audrey Hepburn est une icône du cinéma. On est d’emblée frustré par la simplicité du dessin d’Agnese Innocente, au trait fin, aux courbes adoucies. Et puis on s’y fait, doucement, parce que l’histoire est prenante de cette jeune femme qui traverse la vie avec grâce et impertinence, et l’objectif ultime d’avoir des enfants et les rendre heureux. Ensuite, parce que le séquençage mis au point par Jean-Luc Cornette permet une lecture sereine et facile de l’album. Le propos est fluide pour une biographie remaniée et romancée jusque ce qu’il faut. On touche à la difficulté de produire un album sur une femme qui a été plus qu’une image, une icône. La représentation ultime de la grâce, de la classe, de la beauté. Une vie de starissîme qui quitte le showbiz en pleine gloire pour devenir ambassadrice de l’UNICEF et faire le tour de la Terre de toutes les misères enfantines. Il faut de l’humilité pour réussir cette gageüre. Pari réussi avec cet album doux et émouvant, qui emporte le lecteur au plus près d’Audrey Hepburn.
