L'histoire :
Bellérophon subit un destin tragique. Sa jeune vie est marquée au fer rouge par l’accident mortel qui a causé la perte de son père, un accident dont il est lui-même responsable. Trainant son âme en peine, il arrive par hasard à la Cité de Tirynthe. Le roi Proetos l’y accueille chaleureusement. Mais pour que le malheur ne s’abatte pas sur sa ville en représailles, il va devoir purifier Bellérophon. Le lendemain, Proetos mène la cérémonie. Il tranche le cou d’un agneau et invite le malheureux repenti à brûler le cadavre pour laver sa faute. L’homme n’hésite pas une seconde et Proetos annonce la bonne nouvelle : le sacrifice de l’animal enlève le sang de son père qui souillait ses mains. Désormais, il peut rester sous le toit de Proetos autant de temps qu’il le désire. La femme de Proetos, Antéia, observe ce manège avec tendresse et bienveillance. Proetos et Bellérophon ne se quittent plus et deviennent rapidement amis. Ils ont une passion commune qui leur prend beaucoup de temps : la chasse. Le roi est ravi de constater qu’il a enfin trouvé un compagnon à sa hauteur. Mais la présence de l’étranger ne plait pas qu’à Proetos. Sa femme semble elle aussi subjuguée par la beauté du jeune homme. Et petit à petit, le désir et l’amour s’installent dans son cœur...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir évoqué les célèbres Héraclès, Ulysse, Achille, Thésée, Jason... la collection Sagesse des mythes chez Glénat se consacre à un autre héros de la mythologie. Un héros totalement méconnu et pourtant tout aussi intéressant : Bellérophon. Son histoire est en effet une pépite rocambolesque, dont seule la mythologie a le secret. Le raconter en bande dessinée est donc un bon choix et Clotilde Burneau n’a aucun mal à nous transporter dans ce récit fabuleux, à mi-chemin entre l’héroïsme d’Héraclès et ses fameux douze travaux, et le tragique d’Icare. Le récit est d’autant plus passionnant qu’il est entrecoupé d’actions spectaculaires et parfaitement rythmées. Il s’intéresse bien évidemment également à l’âme humaine et à ses travers, comme la jalousie, l’envie coupable, la rédemption ou l’orgueil. Ce mythe remarquable est superbement raconté et illustré par Fabio Mantovani. L’artiste italien se fond parfaitement au style de la collection et laisse respirer ses planches avec de grandes cases bien travaillées et des couleurs puissantes et chatoyantes. La fameuse scène du combat entre Bellérophon et la chimère est un modèle d’animation et de narration graphique. On regrettera juste les annexes de Luc Ferry, d’habitude riches en analyses, qui se contentent de paraphraser le mythe que l’on a déjà lu dans l’album. Une bien belle réhabilitation d’un « héros » tombé... dans l’oubli !