L'histoire :
Après avoir libéré son équipage, Black Crow poursuit Van Steenvoorde à travers la savane. Obnubilé par son trésor, le vieux flamand a finalement trouvé le fameux arbre aux Hollandais au pied duquel sa troupe s’apprête à bivouaquer. Soudain, surgissant de nulle part, des guerriers masqués massacrent impitoyablement les mercenaires, dont un petit nombre ne doit son salut miraculeux qu’à l’astrolabe que Van Steenvoorde porte autour du cou. Fidèle à ses engagements, mais aux prix de mille dangers, Black Crow parvient à arracher son commanditaire des griffes de ses ravisseurs. Mais le vieux fou, plus préoccupé par les richesses que renferme la mystérieuse citée dont il est le prisonnier, finira par en perdre la tête et accessoirement la vie. Insensible à l’immortalité qui s’offre à lui, trahi et désormais seul, Black Crow s’en retourne vers le Revenge afin de prendre la mer et fuir ce pays où sont mortes ses dernières illusions...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au-delà des qualités intrinsèques aux albums de Jean-Yves Delitte, sur lesquelles il est inutile d’épiloguer, ce dernier opus souffre de quelques petits défauts qui trouvent ici une résonance particulière. Tout d’abord, il y a une certaine facilité, coupable, dans ce qui aurait dû constituer le point d’orgue du diptyque, à savoir la localisation et la nature du trésor tant convoité. Et si l’histoire se déroule parfaitement jusqu’à la trentième planche, la suite apparaît pour le moins… anachronique. En effet, passe encore de localiser le dénouement de l’album dans une cité oubliée (pourquoi pas ?) ; mais il est surprenant que le scénario ne s’attache pas à mieux expliquer l’existence de cette colonie grecque surgit là… uniquement pour servir de décor. L’art de l’ellipse a des limites ! Toutefois, ne nous y trompons pas, ceci n’altère en rien la compréhension de l’histoire, ni la qualité de l’album, mais ce qui serait passé inaperçu chez bon nombre d’auteurs prend, chez Delitte, une toute autre importance. A côtoyer une certaine forme d’excellence, le lecteur lambda finit par prendre de mauvaises habitudes. Aussi convient-il de noter des variations, certes minimes, dans la qualité du graphisme de certaines cases, voire des doubles pages, ainsi qu’un manque de fluidité dans quelques scènes, de combat notamment. Ce qui est d’autant plus perceptible et troublant que Jean-Yves Delitte est réputé pour la précision et le réalisme de ses dessins. La critique est aisée, mais l'art est difficile (a dit un certain Philippe Néricault). Certes, certes... mais « Affection aveugle raison » dit le proverbe ! Mille excuses, Monsieur Delitte pour ces petites observations sans conséquence, que celles-ci ne fassent pas oublier la qualité de cette série (en particulier) et de vos albums (en général).