L'histoire :
A Port Saïd, l’amiral français qui a trahi Black Crow rend visite à son ami le marquis de Saint-Jean. Les deux hommes se vautrent dans un repas gargantuesque. Pourtant, ils ne se doutent pas que, non loin de là, Samuel Prescott, dit Black Crow, accoste sur le rivage et fait son retour dans l’île. Lui et ses hommes sabotent silencieusement l’escadre de l’amiral pour éviter toute poursuite. Black Crow monte ensuite sur les toits et attend le moment propice de se venger des français qui ont tué plusieurs de ses hommes. Quand ils sortent sur la terrasse pour prendre l’air, Black Crow lance plusieurs bombes qui tuent le maître des lieux. Furieux, l’amiral veut donner la chasse au coquin, mais Black Crow revient prestement à la nage sur son brick, qui prend le large. Impatient, l’amiral veut prendre la mer pour suivre le terroriste. Mais ses vaisseaux doivent d’abord être réparés. Le secrétaire du marquis, De Lesseps, a une idée : il sait que Black Crow n’a presque plus d’hommes et il va donc devoir s’arrêter rapidement pour récupérer vivres et marins. Il suffit de trouver l’endroit de son escale pour avoir une chance de rattraper son brick. L’amiral engage l’ancien secrétaire pour venir avec lui et son équipage. La chasse à l’homme est lancée...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le pirate amérindien au visage peinturluré revient dans ce tome 5. Après avoir perdu son bateau Revenge et plusieurs de ses hommes, l’heure de la vengeance a sonné. Plus impitoyable que jamais, Black Crow n’hésite pas à employer la violence pour éliminer les Français. Le rythme du récit est donc bourré d’actions et de rebondissements : entre la vengeance de Crow puis la course poursuite, l’album alterne habilement entre moments de pause et combats. Avec le souci de produire une grande aventure, Jean-Yves Delitte multiplie les scènes de mer et de voyages, parfaitement entrecoupées d’escarmouches ou de scènes d’abordage. De plus, une nouvelle intrigue se dessine au milieu du tome : Black Crow va encore tenter une aventure des plus périlleuses : aller en terres australes pour y trouver un trésor. Comme dans les autres tomes, on évolue dans un pur récit de piraterie, aux côtés d'un personnage charismatique. Même si l’ensemble manque de surprises et d’originalité, on reste transporté par les péripéties du corsaire. Cependant, le souffle de l’évasion est surtout présent à travers le dessin remarquable de Jean-Yves Delitte. Dans des planches hallucinantes de beauté, Delitte offre une véritable œuvre d’art à chaque page. L’artiste sait tout faire, des visages durs des boucaniers (hélas toujours les mêmes traits...), les décors sauvages des îles inconnues, la majesté des bateaux ou l’immensité de la mer. Les planches sont tantôt des modèles d’actions au découpage moderne, tantôt de grandes respirations avec un dessin pleine page somptueux. Ce tome 5 ne faiblit pas en qualité et la vengeance est un plat qui se mange froid…