L'histoire :
Que s’est-il passé avec tous ces moustiques ? Il faut qu’elle s’en souvienne. Elle prend la barrique qui contient la petite baleine pour se concentrer. Blue était avec MJ, mais la nature les a rattrapée. « C’est ici que le voyage s’arrête. Notre seigneur te réclame Blue ! ». Des corps étranges émanent de la nature, dépossédés d’humanité et l’appellent à les rejoindre. La puanteur, les insectes deviennent plus présents. MJ est emporté et lui demande de continuer le chemin pour retrouver Mel. Même si, pour l’instant, elle ne sait comment elle a fait pour survivre, elle doit avancer coûte que coûte. Direction Sadcity mais voilà que sur le chemin une lanterne rouge volante la suit. « Je commence à croire que rien n’est impossible dans le coin ». Sur place, contre quelques larmes qu’elle avait précieusement conservées, elle pénètre dans cette ville à l’ambiance lourde. Tout devrait bien se passer car elle a le ticket pour rencontrer le fameux Mel. Toutefois, elle rencontre de nouveaux obstacles sur son chemin. Le numéro pour rencontrer celui qu’elle doit voir est au 18, alors qu’elle possède le 5432. Et puis, il y a cet homme étrange du Magic Creature shop qui l’invite dans sa boutique pour, peut-être, lui donner le bon numéro. Trop étrange pour être sans problème. Comme d’habitude, cela incite à une fuite qui ouvre vers de nouvelles possibilités. Est-ce là que se trouvera la clé qui répondra à toutes ses interrogations ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier tome nous avait charmés grâce à son graphisme délicat et merveilleux. On pouvait craindre que les choses eussent changé. Que nenni. Quel plaisir de retrouver cet univers presque intact pour le deuxième tome avec une richesse dans les détails, l’utilisation riche des couleurs et tous ces mondes complexes. La magie opère dès les premières pages. D’ailleurs, comment ne pas être subjugué par le regard que l'héroïne porte sur nous, lecteur ? A partir de là, on la suit dans son aventure incroyable et improbable. Un être maléfique prêt à tout pour dévorer Blue, des monstres étonnants, des êtres maléfiques et des pertes de mémoire… voilà des éléments qui savent titiller notre curiosité au fur et à mesure que nous tournons les pages. Que va-t-il arriver à cette adolescente qui avait peur de tout et qui doit affronter plus que la raison n’accepterait ? Le scénariste a tranché : il s’autorise tout. Pourquoi limiter le champ des possibles ? Aurait-on dit à Lewis Carol de faire le monde d’Alice moins riche et plus terre à terre ? On prend plaisir à la succession de rebondissements qui nous emmènent là où l’on n’aurait pas imaginé. Tel ce miroir des histoires pas encore écrites. Il parsème ici et là des références à notre actualité, comme ce bocal chez le marchand de Covid 19 ou le fameux blob. Notre réalité se trouve aussi dans cette fiction. Est-ce nous qui ne sommes pas capable de voir le monde autrement ? Les 88 pages se dévorent d’une traite, avec une forte appétence pour connaître la fin. Mais la vérité est ailleurs et ne sera pas encore totalement dévoilée. Il va falloir patienter...