L'histoire :
Devenu ami avec Gabriel, un enfant voleur contraint de travailler pour le compte d’une racaille des bas-fonds de la ville surnommé « la Canne », Rémi, alias Bout d’homme, a décidé de sacrifier sa vie pour sauver celle de son ami. En effet, c’est désormais lui qui joue les voleurs pour le compte de la Canne. Après quelques difficultés à voler les passants, ce qui lui a valu de sévères corrections à coup de canne de son tortionnaire, Bout d’homme devient très vite le meilleur voleur de la troupe. En effet en cachette, Gabriel a appris à son ami toutes les ficelles du métier. En plus, Rémi a apprivoisé un oiseau qui l’aide beaucoup à détourner l’attention des gens qu’ils dérobent. Ainsi Bout d’homme se permet de garder secrètement une partie de son butin dans l’intention de s’enfuir avec Gabriel en rejoignant un convoi d’orpailleurs et devenir chercheur d’or. C’était sans compter sur Wilgot, grosse brute et second de la Canne qui, jaloux des prouesses de Rémi, décide de le suivre. Il découvre ainsi où se planque Gabriel depuis qu’il a éliminé le Rat, un complice de la Canne qui avait pour mission de l’assassiner, tout en comprenant ce que trame Bout d’homme. Il file donc auprès de son maître pour tout lui relater et surtout marquer encore quelques points supplémentaires…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après 14 ans de ce qui semblait être la fin de sa série, Jean-Charles Kraehn revenait pour un 5ème tome de sa série Bout d’homme. Un cinquième album assez particulier puisque, au lieu de proposer une nouvelle aventure, cette « suite » levait le voile sur des événements situés plus ou moins entre les tomes 3 et 4, en racontant la métamorphose de Bout d’homme. Comme le héros qui semblait contraint de garder une taille d’enfant avait finalement réussi à grandir. Nous voici aujourd’hui encore dix ans plus tard, pour découvrir la suite et la fin de cette parenthèse. Premier point rassurant, pour ceux qui n’auraient pas le tome précédent, ce nouvel album est précédé d’un solide résumé (ouf !). On suit ensuite les pérégrinations de Rémi, obligé de jouer les voleurs pour survivre au cœur de la ville canadienne de Saint-Servan. Un récit de 51 pages où le héros va vivre de nombreux événements qui l’amèneront au final que l’on connait avec son retour en Bretagne et son mariage avec son amour de jeunesse, Toinette. Le récit de l’auteur est en ce sens plutôt plaisant, mais il se révèle aussi étonnamment classique, retrouvant assez souvent des événements déjà vus dans les grandes lignes dans d’autres récits d’aventure. Ainsi, difficile de dire si l’album intéressera davantage que les fans purs et durs de la série. Niveau dessins, le style réaliste est très bon, les décors revigorants et les protagonistes bénéficient d’une vraie « gueule ». Rien qu’au niveau de leurs expressions et postures, on sait immédiatement s’il s’agit d’une bonne ou d’une mauvaise personne. Une sympathique aventure donc, mais qui arrive sans doute un peu tard…