L'histoire :
Jacques Brel a fait ses adieux à la scène, « un final en apothéose ». Mais que faire après ? Surtout quand on a donné le meilleur de soi. Par chance, il est encore jeune. Un tournant s'affiche quand Miche lui offre un disque d'une comédie musicale sur Don Quichotte. Il part à New-York et assiste cinq fois à Man of la Mancha. Le spectacle l'a convaincu, il veut l'importer en France. Sophie s'occupe de la traduction. Lors de l'été 68, au théâtre des Champs Elysées, les répétitions débutent. Etre seul en scène ou en groupe n'est pas la même chose. D'autant plus que Brel incarne à la fois Cervantès et Don Quichotte. Le succès est au rendez-vous avec cinq mois à guichet fermé. Cependant, jouer tous les soirs la même chose le fatigue. Alors il quitte le projet. Un nouveau monde lui apparaît avec des musiques différentes. Il doit trouver sa place. Où n'est-il pas allé ? Le cinéma, bien entendu, avant que la lassitude ne l'attrape également. Pourquoi ne pas s'inspirer de St Exupéry en prenant les airs ? Puis de Vasco de Gama pour prendre la mer ? Le cancer vient frapper à la porte et il lui botte le cul dans les règles de l'art. Toutefois, les paparazzis sont partout en quête de ragots. Les îles Marquises lui donnent un nouveau souffle et de nouvelles perspectives.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les fans de Brel ne seront pas déçus. Cette suite se place dans la dynamique des deux tomes précédents. L'artiste se raconte, c'est ingénieux et cela accroit la vraisemblance. On retrouve l'homme intrépide qui ne se définit pas juste comme un artiste. Il se donne à 2 000% dans tout ce qu'il entreprend. Le bonhomme a son caractère et il n'est pas toujours très tendre. Ses accès de colère font partie de sa personnalité. Les amis et les amours restent au rendez-vous. Il est fidèle à l'amitié et aide quand il peut. Quand quelqu'un meurt, il est dévasté. Pour sa famille, ce n'est pas important. Cet être entier n'hésite pas à braver les interdits pour atteindre son objectif. il reste cependant impuissant face aux paparazzis qui le poursuivent inlassablement pour gagner de l'argent. Ils auront raison de sa santé. Au scénario, Salva Rubio arrive bien à le transmettre. On est désormais habitué au graphisme de Sagar, avec les traits de crayons marqués et des couleurs ternes. Il pose tout de suite un imaginaire. Sagar retranscrit le stress, la tension, la passion, la fougue avec précision et en jouant aussi avec les couleurs. L'ouvrage se termine par un dossier regroupant toutes les informations pour donner plus de contexte à tout ce qui est raconté. Une belle clôture de biographie.
