L'histoire :
Irlande, fin du 8e siècle… Les hordes vikings déferlent sur la côte, massacrant population, incendiant villages et forêts. Cellach, informé du péril imminent qui risque de toucher la famille de sa sœur, enfourche sa monture. Il a juste le temps de sauver des flammes son neveu, Brendan, puis de le soustraire à l’appétit sanguinaire des barbares… Dix années passent. Brendan et son oncle vivent au cœur des vastes forêts et participent à l’édification de l’abbaye de Kells. Le futur édifice comporte son scriptorium et héberge en son sein quelques moines spécialisés dans l’art d’enluminer ouvrages et parchemins. Mais Cellach, qui dirige la petite communauté est avant tout préoccupé par la construction de fortifications. Il se doit en effet d’accueillir, de protéger contre les barbares vikings tous ceux qui, dans la région, demandent refuge et assistance : il en ferra, pourquoi pas, de bons chrétiens… A l’inverse, encouragé par les légendes que lui content ses amis moines autour du livre de St Colomba, Brendan n’a qu’une idée en tête : retrouver Frère Aidan d’Iona, le plus célèbre des enlumineurs qui en est le dernier détenteur. Lorsque, chassé de son île par les vikings, l’artiste gagne Kells, débute alors pour le jeune garçon la plus extraordinaire des épopées.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Précédent la fiction jeunesse sur grand écran, Brendan et le secret de Kells version papier sert de mise en bouche au grand frère animé. Un feuilletage rapide des quelques 50 pages aura tôt fait de vous convaincre de la gémellité, voire du clonage des deux productions : on comprend en effet qu’il s’agit d’une simple reprise du travail graphique destiné au film et mis en case sur feuillet glacé. Passé cette désagréable surprise (celle qui donne le sentiment que l’album sert d’objet promotionnel), force est de constater que l’opus mis en cause nous permet de découvrir le talent de Tomm Morre qui produit un travail très convaincant. Le trait enfantin se démarque pourtant des productions habituelles en raison du labeur de fourmi fait au niveau de l’aspect des personnages, de l’éclairage, du détail des décors ou de la colorisation (une remarquable utilisation de l’informatique pour une fois !). Au niveau du scénario, il faut néanmoins s’empresser… d’attendre (ils n’allaient quand même pas tout dire avant qu’on se déplace au ciné hein !), cet opus n’étant qu’une pâle exposition du récit : il vous faudra attendre la 40e page (juste avant que vos paupières tombent) pour un poil de début de soupçon d’aventures. Et pourtant, on nous en promet de la péripétie, du méchant viking, du cristal magique perdu, de la forêt enchantée, de la créature immonde et dégoulinante, du message chargé d’espoir… On nous en promet ? Alors au boulot !