L'histoire :
C’est la nuit et au cœur de la forêt, une frêle jeune femme nue et couverte de suie tente tant bien que mal de fuir un incendie. Après moult péripéties, elle finit par trouver refuge dans une grotte et perd connaissance… Le lendemain matin, la jeune fille se réveille dans un village peuplé d’étranges créatures et prend peur, alors que ses hôtes semblent intrigués par les étincelles qui l’entourent. Pour la rassurer, le chef du village lui explique qu’un de ses chasseurs l’a trouvée inanimée dans la forêt et l’a ramenée afin qu’elle soit soignée. Ensuite, il l’interroge afin de savoir qui elle est. Mais cette dernière ne se rappelle de rien, à part d’un mur et de flammes. Le chef est plutôt surpris, car il n’y a pas eu le moindre incendie dernièrement en forêt et pourtant, la jeune femme porte effectivement de légères brûlures. Une fois remise de ses émotions et couverte de vêtements offerts par les villageois, la demoiselle demande à rencontrer Meliss, le chasseur qui l'a trouvée en forêt. Elle demande à son sauveur de l’emmener là où il l’a retrouvée, car elle espère qu’en revoyant l’endroit, elle retrouvera la mémoire. Hélas, Meliss refuse car les règles de son village ne l’autorisent pas à s’aventurer en forêt : seuls les chasseurs peuvent faire cela. Qui plus est, avec toutes ces étincelles qui gravitent autour d’elle, l’amnésique serait trop voyante aux yeux des proies et des prédateurs vivant dans ces bois…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Prévue en diptyque, cette nouvelle série des auteurs de Love nous envoie au cœur un univers onirique et écologique, où une jeune fille amnésique part en quête de son identité. Cette héroïne n’est pas sans rappeler la célèbre fée Clochette par son tempérament bien trempé et boudeur. Plus, d'ailleurs, que par sa chevelure blonde et son habit vert. Est-elle une fée, une humaine ou encore... autre chose ? Frédéric Brrémaud nous laisse dans le flou le plus total et pas uniquement sur ce point-là. C’est justement ce qui fait la force du récit, car en tant que lecteur, on est sur un même pied d’égalité que l’héroïne, découvrant la moindre information en sa compagnie. Divisée en quatre chapitres, cette première partie de 80 pages se révèle aussi plaisante que mystérieuse, car elle recèle nombre de rebondissements, dont on évitera de révéler la teneur. Disons simplement que l’enchaînement permet une montée en puissance de l’intrigue. Côté dessin, Federico Bertolucci propose des graphismes de toute beauté, avec de nombreuses scènes sans aucun dialogues et pourtant très parlantes, à l’instar de sa série pré-citée. Que ce soit la nature, les animaux, les créatures, tout y est magnifique et la mise en couleurs permet de nous immerger facilement dans les ambiances véhiculées par le récit. Bref, cet album est très agréable à lire. Seul bémol : le mystère y aurait sans doute gagné à être un chouia moins opaque…