L'histoire :
Sur la côte somalienne, en 1855, l’expédition africaine menée par Sir Richard Burton et John Hanning Speke est attaquée nuitamment par des sauvages. Dans le campement, c’est la débandade. Speke reçoit un javelot dans la cuisse ; Burton s’en prend un en travers de la mâchoire. Burton fait diversion en faisant exploser les tonneaux de munitions, d’un coup de révolver. Il parvient tout de même à aider Speke à rejoindre le rivage, d’où ils embarquent sur une felouque. L’année suivante, Speke est déjà prêt à renouveler une aventure de ce type : il convainc l’éminente et londonienne Société Royale de Géographie de financer une expédition vers les mythiques sources du Nil. Une seule condition : en être le co-commandant, aux côtés de Burton. Les deux hommes se retrouvent donc en juin 1857 du côté de Zanzibar, où ils recrutent un guide local, Sidi Bombay, ainsi que de nombreux porteurs. Les innombrables connaissances linguistiques de Burton, ainsi que son talent pour les déguisements et son excellente perceptions des coutumes autochtones, leurs sont d’une grande aide au fil des tribus rencontrées. Speke, en revanche, ne cesse de multiplier les trophées de chasse…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’exploration mythique vers les sources du Nil et la découverte des lacs d’Afrique Centrale façonnera la gloire d’un célèbre explorateur, aventurier exceptionnel et ethnologue né : Sir Richard Burton. Parfaitement inadapté à la vie urbaine et civilisée du milieu du XIXème siècle, ce drôle de héros faisait figure de rustre peu fréquentable. L’anglais s’épanouissait en revanche pleinement au contact des peuplades inconnues, parlait une trentaine de langues et plus encore de dialectes… Narré par Alex Nikolavitch et dessiné par Dim D, le récit d’aventures parvient à brosser un portrait des aspects positifs qui ont forgé la légende de Burton, tout en le présentant comme un peu rustre. En réalité, il fut bien pire que ça et ce one-shot occulte complètement sa carrière de diplomate et ses talents d’écrivain, ainsi que son érotomanie, son attirance pour toutes formes de vices (alcool, drogue, sexe) et sa propension à provoquer les bonnes mœurs so british (il est l’un des premiers traducteurs du Kâmasûtra). Mais évidemment, nous sommes dans une bande dessinée grand public qui s’astreint à une certaine censure… Correctement rythmé et honnêtement dessiné sur un style réaliste – qui souffre tantôt de quelques rigidité, tantôt de légères baisses de régime – l’album se révèle plutôt divertissant. Il a surtout le grand mérite de nous inciter à en découvrir plus… à commencer par le dossier annexe documentaire, fort complet !
