L'histoire :
1873, Goose Creek, Wyoming. Calamity Jane fait office d’éclaireuse pour le compte des Tuniques Bleues et son Capitaine, le dénommé Egan. Celui-ci n’est guère enchanté de sa présence, une femme dans l’armée… et puis quoi encore !? Les événements à venir vont le faire changer d’avis. Lors d’une attaque indienne, il est blessé par balle et ne doit son salut qu’à Calamity, qui le ramène au Fort le plus proche. Le lendemain, le Captaine Egan demande à voir celle qui lui a sauvé la vie. Devant Amy Jane, il admet son erreur et voit en Calamity Jane... l’héroïne des plaines. La légende est née. Juillet 1876. Dakota du Sud Deadwood. L’arrivée de Calamity Jane dans la ville fait la Une des journaux Merck, le propriétaire et l’éditorialiste du black hills Pioneer profite de la venue de l’héroïne pour lui offrir un exemplaire de son journal. Pour fêter ça, la jeune femme demande un whisky. Le barman refuse dans le bar. Un homme demande à servir un whisky à Jane. C’est Buffalo Bill.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Lorsqu’elle pose les pieds à Deadwood en juillet 1876, Martha Jane Cannary est déjà connue par son surnom de « Calamity Jane ». Comme à son habitude, l’aventurière vit au jour le jour, boit sans retenue et raconte ses exploits, réels ou fictifs, à qui veut bien lui offrir un verre. Derrière cette femme qui picole comme un homme de son époque, il y a une femme singulière qui tranche avec les conventions, et qui a connu une enfance misérable dans le Missouri au milieu du XIXème siècle. C’est une femme libre qui a construit son mythe par ses faits d’armes, ses prises de position. Elle n’est pas qu’une pistolero, c’est aussi une cuisinière et lingère dans la maison close de son amie Dora DuFran, une conductrice d’attelages ou encore une infirmière lors d’une épidémie de variole. C’est une femme qui fascine par son excentricité, sa gouaille et son courage. Mais elle dérange et fait scandale, car elle n’hésite pas à venir en aide aux déshérités et aux souffreteux. C’est cette histoire que les autrices Marie Bardiaux-Vaïente (Bobigny 1972) et Gaelle Hersent racontent, avec bienveillance et précision. Le dessin vaut le détour, notamment pour sa réinterprétation graphique avec des planches rappelant les gravures colorées de l’époque des lustres de la fin du XIXème siècle, et leurs chromes si particulières. En fin d’album, l’historien Farid Ameur, spécialiste des États-Unis du XIXème siècle, ajoute sa touche à celle que l’on surnommait « l’ange de la miséricorde » ou encore « l’héroïne des plaines ».