L'histoire :
Alors qu’elle entre dans l’âge adulte, aux premières heures de l’occupation allemande, Jeanne perd tous ses repères. En premier lieu, son père, égoutier de profession, disparait littéralement dans les catacombes sous Paris, dans de curieuses circonstances. Le « diable vert », une entité a priori démoniaque qui habite dans ce dédale de couloirs, y serait-il pour quelque chose ? En tout cas, Jeanne l’a croisé et ce souvenir la hante. Puis elle a rencontré et succombé au charme de Lucien, un résistant pour le moins farfelu. Mais lui aussi a disparu dans les catacombes ! Jeanne l’ignore alors, mais il y est retenu prisonnier par son frère Alban, un dément troglodyte qui l’oblige à manger de la chair humaine. En surface, son ami le journaliste Henri Jeanson monnaye de faux papiers d’identité pour Jeanne : elle s’appellera désormais Mathilde Signac. Il lui trouve également un super job en tant que script pour le cinéma. Mais c’est plus fort qu’elle : en douce, Jeanne accepte des missions, de plus en plus dangereuses, pour la résistance. Pour donner le change, on lui recommande de fréquenter une bande de zazous, la jeunesse dorée et frivole parisienne : personne ne se méfie d’eux…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Décidément, ces Catacombes empruntent un dédale narratif imprévisible ! Ou comment, sur un tel sujet, mettre en adéquation le fond et la forme… On a parfois le sentiment que le scénariste Jack Manini nous plante là avec ses mystères et se paye le culot de finalement raconter autre chose. A quelle logique biscornue obéissent Lucien et le Diable vert, qui semble être son frère Alban ? On ne le saura pas car une histoire de la résistance prend le dessus dans ce second volet. Les catacombes trouvent-ils donc un écho ou une métaphore à travers cette époque tourmentée de l’occupation ? Dans tous les cas, le rapport n’est pas innocent. On accompagne donc Jeanne dans ses périlleuses missions… On ajoute des pièces de mystère un peu glauque à ce qui se trame dans les souterrains (les anthropophages sous Paris !). Et puis la conclusion finit de désarçonner, en basculant brusquement en mai 68, le temps de deux planches et d’une case géante sur 2 pages ! Difficile de se prononcer sur la cohérence de ce scénario jusqu’à présent « intéressant » à défaut d’être « convaincant », sans les clés éventuellement délivrées au tome 3. On se raccroche donc aux encrages dynamiques de Michel Chevereau, dessinateur vétéran du 9e art, parfaitement maître d’une ligne graphique qu’on peut situer dans un vague héritage de feu Paul Gillon. Catacombes, une série à explorer… mais pas certain que vous y trouviez une sortie !
