L'histoire :
Paris, 1968. Les étudiants sont dans la rue. Henri Jeanson accepte de recevoir Antoine, un jeune homme qui prétend être le fils naturel de Lucien Charco et de Jeanne Chiavarino. Il ne vient d'apprendre que très récemment qu'il avait été adopté. Les circonstances de sa naissance sont assez mystérieuses. En fait, il vient rendre visite à Jeanson dont il a appris qu'il était un ancien ami de sa mère, dans l'espoir d'en savoir plus sur ses parents, dont il n'a aucun souvenir. Il faut un petit remontant à Jeanson pour encaisser le choc : Jeanne Chiavarino a en effet disparu dans les catacombes il y a 23 ans, alors qu’elle était en mission pour la résistance sous la fausse identité de Mathilde Signac. Cette nuit-là, en raison de sa connaissance des souterrains à cause du métier de son père, elle accompagnait un officier qui devait transmettre un message de la plus haute urgence. Antoine gagne maintenant sa vie comme garçon de café et fréquente un groupe de militants artistes dans l'âme et en particulier la belle Brigitte. Un jour, l'ambiance se gâte lorsqu'on reproche à Antoine de curieuses sautes d'humeur et une tendance à la jalousie peu appréciable...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alors que les deux premiers albums prenaient place majoritairement durant la seconde guerre mondiale, ce troisième et dernier tome de la série nous propulse en plein mai 1968. Deux époques troublées pour deux histoires louches qui s'emmêlent… D'un côté, Jack Manini peut aisément rebondir sur ces contextes historiques pour donner rythme et corps à cette histoire troublante. D'un autre côté, la difficulté est de ne pas trop se louper sur l'ambiance et de trouver un axe pertinent pour dérouler cette histoire de cannibalisme souterrain... Sur cette conclusion, Manini ne s'en sort d'ailleurs pas trop mal. Toutes les questions restées en suspens trouvent ici leur conclusion autour d'Antoine, qu'on a retrouvé à l'âge de cinq ans à la sortie des catacombes, une lettre dans la poche et une amnésie totale. Comme c'est pratique ! Cependant, le rythme est efficace et les fils scénaristiques plus fins que l'on ne le présageait. « Sous les pavés les entrailles », conclut donc avec étonnement ce triptyque original.