L'histoire :
Janvier 1557. La guerre que se livrent Français et Espagnols pour les Terres d’Italie touche à sa fin avec la prise… de Calais. Janvier 1558. Catherine de Médicis (italienne de naissance) est outrée. En effet, son mari, le Roi Henri II de France doit négocier la paix avec le Roi d’Espagne et renoncer aux possessions italiennes de la France. Il cherche à s’entendre avec lui pour combattre un fléau qui guette la France : l’Hérésie. L’inquiétude le ronge avec la montée en puissance des Huguenots sur le terrain, protestants de leur état. Malheureusement, en 1559, Henri II meurt accidentellement après un duel dans un tournoi face à Gabriel de Montgommery, laissant Catherine de Médicis veuve et régente du Royaume. La question des Huguenots reste entière. Le peuple a peur de la fin du monde et guette la colère divine. Certains prédicateurs vont même jusqu’à annoncer la fin du monde et compare les hérétiques à des singes lubriques. Lors d’une réunion de conseillers, Catherine de Médicis pense qu’il faut ramener le calme au plus tôt. Il faut coûte que coûte, par la parole, par la réforme, rétablir une seule religion chrétienne. À la fin de la réunion, Catherine de Médicis est pensive. Dernièrement, elle a consulté des astrologues et interrogé un miroir « magique » montrant tous ses fils mourir jeunes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Rien ne prédestinait Catherine Médicis, fille d’une riche famille de banquiers toscans férus d’art et de lettres (La Villa Médicis, à Rome, abrite l’Académie de France) à devenir reine de France. Et pourtant… Un concours de circonstances l’y contraint. Dans l’Histoire, c’est une reine imprévue. Son mari Henri II, fils cadet de François Ier, monta après le décès prématuré à 18 ans de son frère François de France. Henri II perdit la vie à son tour et, tour à tour, ses fils (François II, Charles IX et Henri III) se succédèrent, emportés par des morts tragiques. L’histoire de Charles IX fut d’ailleurs reprise par Richard Guérineau avec l’excellent Charly 9 adapté du roman éponyme de Jean Teulé. Catherine de Médicis laisse l’image d’une femme machiavélique, calculatrice et conseillée par des occultes (Nostradamus) dans ses prises de décisions. Cette biographie dessinée redore son blason avec un portrait de femme qui a dû s’imposer face aux hommes de pouvoir (le Duc de Guise, Monsieur de Condé, Monsieur de Renaudie). Elle voulait avant tout faire accepter deux visions du christianisme : le catholicisme et le protestantisme. Mais les manigances des uns et des autres ont fait voler en éclat cet idéal avec, en point d’orgue, le massacre de la Saint-Barthélémy. Face à la surabondance de récits, le travail de Mathieu Gabella, accompagné de l’historien Renaud Villard, n’a pas été une mince affaire, tant il a dû trier le bon grain de l’ivraie. Il en résulte un scénario dense et complexe, pas toujours très simple à appréhender. Le dossier présent en fin de tome est d’ailleurs fort utile pour remettre de l’ordre dans la tête du lecteur. Le dessin de Paolo Martinello, assisté d'Andréa Méloni, suit le cahier des charges de la collection Ils ont fait l’histoire, tant dans ses décors que dans ses personnages. Au fur et à mesure des planches, son trait s’affine avec, comme principal fait d’armes, une habile reconstitution du massacre de la Saint-Barthélémy.