L'histoire :
Partis à la chasse, Charles et Carloman sont informés d’une terrible nouvelle. Leur père Pépin le Bref vient de rendre son âme à Dieu. Aux côtés du lit du mort, Charlemagne jure qu’il préservera, coûte que coûte, l’unité du royaume des Francs. Leur mère Bertrade est anéantie par cette disparition soudaine. De son côté, l’abbé Fulrad exécute le testament de Pépin le Bref devant ses fils, Charlemagne et Carloman. Le partage du royaume ne satisfait pas Carloman qui hérite des régions les plus rebelles. Il s’en va en claquant la porte. Quelques années plus tard, Carloman décède. Gerberge, la veuve de Carloman veut mettre ses fils sur le trône. Voyant la menace Charlemagne arriver, elle quitte avec ses fils le palais de Samoussy pour Pavie où est installé Didier, le roi des Lombards et père de Gerberge. Charlemagne rompt alors tout lien avec les Lombards. De son côté, Didier, sentant que Charlemagne sera occupé en Saxe à batailler contre les païens, décide de préparer une armée pour reprendre ces territoires perdus et marcher sur Rome…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans les années 60, Sacré Charlemagne interprété par France Gall passait inlassablement sur les scopitones : « Qui a eu cette idée folle, un jour d’inventer l’école ? ». Loin d’être une légende, Charlemagne était en effet, avec son fidèle conseiller le moine Alcuin d’York, l’un des pères de l’Éducation Nationale. Ébloui par le sens de la rhétorique et l’érudition d’Alcuin, il pensait alors que si chaque franc pouvait bénéficier d’un enseignement digne de ce nom, la chrétienté aurait tôt fait de vaincre ses ennemis. Le Royaume des Francs pourrait alors dominer tous les autres. Pour commencer, il faudrait éduquer l’Administration puis chaque Franc. N’ayant pas le temps de mener cette bataille (d’autres batailles contre les peuples ennemis l’attendaient), il confia cette mission à Alcuin. Le scénario à quatre mains de Clotilde Bruneau et Vincent Delmas, aidé dans leur entreprise par l’historienne Geneviève Bührer-Thierry, relate également tous autres les faits marquants de la vie de Charlemagne, en évitant d’être rébarbatif. Cette saine lecture a le mérite de replacer nos souvenirs des cours d’Histoire à l’école (Roland et Ronceveaux, le couronnement impérial de Charlemagne) et des faits méconnus (le procès des Conspirateurs). Le dessin sobre et efficace de Gwendal Lemercier, magnifié par les couleurs flamboyantes de Pierlugigi Casolino, accompagne ces textes, sans accrocs graphiques. En fin d’ouvrage, le bonus de 8 pages donne des billes supplémentaires sur la vie de Charlemagne. Les auteurs y évoquent également leur parti-pris narratif.