L'histoire :
Rungis, 3h20. Thomas Compagnon fait son marché, avant de livrer ses clients sur Paris. Il prend deux cageots d'asperges chez un petit producteur du Gard, des girolles, des pousses d'épinards et quelques radis noirs. Chez Viandagri, il prend du bœuf de Bazas, tendre et persillé à souhait. Côté poisson et fruits de mer, il jette son dévolu sur des mulets noirs et des gambas qui lui font de l'œil. Avec son camion, il fait sa tournée. Il est 6h15 quand il s'arrête à la table d'Eugène dans le 18ème arrondissement de la Capitale. Le chef l'invite à boire un café et lui demande si sa vie d'avant, quand il était chef cuisinier, ne lui manque pas. Thomas aime cette nouvelle vie. Il choisit les produits pour ses clients, les meilleurs tables de Paris, et ça lui va ! Mais en sortant du restaurant, il s'aperçoit qu'on lui a volé son camion ! Sans effraction, puisqu'il y avait les clefs sur le contact... A Rungis, son patron est fou de rage et lui signifie son congé. Thomas est dépité, mais il sort de sa torpeur avec un coup de fil d'Alexandra Baudricourt. Propriétaire d'un château dans le Médoc, elle projette d'ouvrir un restaurant et souhaite qu'il en soit le nouveau chef...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Alors que l'épilogue de la série-mère Chateaux Bordeaux est attendu pour la rentrée 2018, avec un 9ème tome, le duo Corbeyran-Espé remet le couvert avec un spin-off de leur saga à succès. Après le vin, la gastronomie ! Ces deux univers ne sont pas si éloignés l'un de l'autre et s'accordent parfaitement sur une bonne table. Bien sûr, les auteurs surfent sur le succès incroyable de Châteaux Bordeaux, l'une des meilleurs ventes BD de la décennie pour les Éditions Glénat. En scénariste expérimenté, le prolifique Corbeyran trouve ici un angle d'attaque narratif classique. Il plante le décor comme il sait très bien le faire, avec des personnages aux profils définis, et en ménageant le suspense d'une page à l'autre. Le dessin de son inséparable acolyte Espé est toujours aussi agréable à suivre. On mesure véritablement la progression de cet auteur quand on revient sur les premiers albums. Les expressions des visages sont de plus en plus précises et ses décors gagnent en détails. A défaut d'être original, Châteaux Bordeaux A table prolonge agréablement la saga. Les aficionados y goûteront sans aucun doute.
