L'histoire :
Plus vite Alexandra abandonnera son envie d’exploiter le domaine Chêne Courbe, plus vite Claire, l’épouse de François Baudricourt pourra récupérer sa part, en vendant à des repreneurs japonais. Aussi rencontre t-elle Patrick Dorgemont, le fils de l’un des plus grands courtiers en vin du bordelais, pour lui proposer un deal. Elle lui propose de devenir courtier exclusif du Château Deux Tours, qu’elle possède avec son ami. En échange, il doit arrêter de commercialiser le Château Chêne Courbe. Malheureusement pour Claire, Alexandra a contacté Michel Rolland, un des meilleurs œnologues. Celui-ci doit permettre au vin produit par le Château Chêne de retrouver toute sa splendeur. Folle de rage, Claire part à la rencontre de Michel Rolland pour lui conseiller fermement de ne pas s’investir dans ce projet. De son côté, Alexandra continue à parfaire ses connaissances viticoles et ne manque pas, le soir, de lire « les mémoires » laissées par son père. Un ouvrage auquel on a arraché un chapitre et qui a été rédigé depuis l’ordinateur paternel. Pourtant, en consultant cet ordinateur, Alexandra ne trouve aucune trace du livre, comme s’il avait été effacé par quelqu’un qui pourrait être… Dorgemont père !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Décidément, le vin, fierté nationale, est source d'inspiration, actuellement : au cinéma avec l’excellent Tu seras mon fils, les mangas comme Sommelier ou Les gouttes de Dieu, et la bande dessinée franco-belge avec Les ignorants ou… Châteaux Bordeaux. Ce deuxième tome nous en apprend plus sur les circonstances de la mort du patriarche de la propriété Chêne Courbe, alors que le premier tome mettait en place la trame narrative et les différents protagonistes. On comprend peu à peu les enjeux qui découlent de cet événement tragique. Corbeyran, marseillais de naissance, installé à Bordeaux depuis plus de 25 ans, n’a pas dû chercher bien loin pour trouver l’inspiration. Châteaux Bordeaux a toutes les chances de s’installer comme une saga à succès, tant il détaille avec soin la psychologie des personnages. Sa narration fourmille de détails, tant sur le vin et sa fabrication que sur l’histoire de la région bordelaise, anglaise pendant près de trois siècles. L’auteur oscille entre la réalité et la fiction pour construire son histoire, en intégrant des personnages existants (Michel Rolland, l’un des œnologues les plus médiatiques de la planète). Le trait ultra-réaliste d’Espé s’incorpore parfaitement dans cette intrigue très fouillée. Son dessin reproduit à la perfection la Cité de Saint Émilion, l’univers des propriétés vinicoles. On sent que l’auteur s’est énormément documenté et a procédé à de nombreux repérages pour réaliser ses cases. Il faut également saluer le travail du coloriste italien Dimitri Fogolin qui restitue fidèlement l’ambiance de la région bordelaise et du vin. Il réussit même avec brio à reproduire des différences de teintes dans la couleur des vins, car la robe d’un Saint Émilion ne ressemble en rien à celle d’un Pessac-Léognan. N’hésitez à vous laisser enivrer par cette série proche de la réalité et accompagnez votre lecture d’un verre d’un grand cru bordelais pour vous mettre dans l’ambiance (non fourni avec le bouquin).