L'histoire :
Après avoir assisté aux obsèques de Louis Dorgemont, Alexandra déjeune avec ses frères à la Tupiña. Alors que le patron du restaurant apporte une bouteille de Chêne Courbe de 1989 et 1996, Alexandra remarque que la mention « Grand Cru Classé » a disparu sur l’étiquette de la bouteille. Charles et François lui expliquent le pourquoi du comment. En 1987, suite à la séparation entre leur père et la mère d’Alexandra, le pater familias s’est refermé sur lui-même. Il refusait de parler à quiconque. Il préférait se couper du monde pour écrire les mémoires du domaine. Il ne s’occupait plus de la propriété, laissant le destin du vin et du raisin entre les mains du régisseur Vincent Bourgeau. Le régisseur n’a pas manqué de s’en mettre plein les poches au passage (ce qui a entraîné son renvoi par Alexandra). Ses deux frères apprenaient le métier sur le tas et souhaitaient plus de responsabilités, ce que leur père refusait. C’est ainsi qu’ils ont finit par claquer la porte du château. Entretemps, Alexandra reçoit un message de sa mère : elle vient de faire une attaque cérébrale. Alexandra prend le premier avion pour Atlanta…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tous les ans, c’est le même rituel : un nouveau millésime de Château Bordeaux vient se poser sur les rayons de vos libraires. Et comme à l’accoutumée, on prend plaisir à goûter cet assemblage concocté par Corbeyran et Espé. Après un épisode précédent plus tempéré, Le classement est plus riche en révélations et en rebondissements. On ne s’ennuie pas une seconde. Les séquences s’enchaînent les unes après les autres. Encore une fois, l’authenticité est au rendez-vous. Depuis le début de la saga, Corbeyran aime intégrer des personnages célèbres de la vie bordelaise. Cette fois, c’est au tour de Jean-Pierre Xiradakis, le patron de la Tupiña, une des bonnes tables traditionnelles bordelaises, d’être croqué ! Corbeyran réussit une nouvelle fois à trouver l’équilibre en jonglant habilement entre intrigue, émotions (mort de la mère d’Alexandra) et culture œnologique (classement de 1855). Il se permet même d’égratigner au passage un ministre de l’Agriculture, un certain Jacques Chirac, coupable en 1973 d’un coup de pouce profitant au Mouton-Rothschild ! Espé est toujours aussi habile pour dessiner la vie d’un château. Sa première page mettant en scène les obsèques de Louis Dorgemont, sa représentation de Xiradakis et de Monsieur Rubio (il s’est inspiré de Guarnido !) sont bluffantes de réalisme. Châteaux Bordeaux est un succès public et critique. La série le mérite amplement.