L'histoire :
Domaine du Chêne Courbe, dimanche 8 juin 2008. Tranquillement installée sur un transat, Alexandra Baudricourt consulte les archives de son père. Pendant ce temps, Jeanne s’occupe des rosiers. Les deux femmes palabrent. Leurs discussions tournent autour de la Fête de la Fleur (un événement mondial qui réunit 1500 convives venues du monde entier), de la bouillie bordelaise (un anti-bactérien qui protège le raisin contre le mildiou, entre autres) et de Bourgeau ! Parc des Expositions, lundi 9 juin. Le salon Vinexpo bat son plein. François, Charles et Alexandra Baudricourt y rencontrent Olivier Dauga, un faiseur de vin, comme on dit dans le milieu. Il leur propose de leur présenter Nicolas Noiret. Ce jeune courtier qui monte pourrait les aider dans leur désir de faire du Chêne Courbe un vin renommé. Le courant passe immédiatement entre Alexandra et Nicolas Noiret. Le soir-même, dans les environs de St Émilion, François Baudricourt retrouve sa future ex-femme Claire. Celle-ci ne supporte pas qu’il aide sa sœur Alexandra à redresser le Chêne Courbe et le menace directement. Mais François est serein : il possède un enregistrement qui pourrait lui coûter cher…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Déjà 6 albums ! Les qualités organoleptiques de Châteaux Bordeaux ne sont plus à démontrer. Dans la continuité du tome 5, riche en révélations, Corbeyran parvient une nouvelle fois à créer une alchimie narrative solide et pleine d’arômes. Avec son talent scénaristique reconnu, il distille une intrigue d’une grande fluidité. Les évènements s’enchaînent parfaitement les uns aux autres autour du fil conducteur qu’est la création d’un millésime de Chêne Courbe. Son sens de l’authenticité est toujours aussi affûté, comme le prouve l’évocation de figures du monde bordelais : Sophie Schyler (Château Kirwan) qui signe la préface, Laurent Quancard, Allan Sichel, Charles Ripert (Janoueix), Yann Jestin ou encore Pierre Brousse. Tous participent à la dimension internationale des vins de Bordeaux. A chaque fois, le scénariste de l’excellent 14-18 ne manque pas de mettre en lumière ces acteurs méconnus des profanes. Leur présence n’entrave en rien le récit. Bien au contraire, ils jouent un vrai rôle dans l’histoire (la rencontre Alexandra Baudricourt et Sophie Schyler lors de la Fête de la Fleur). Le dessin d’Espé gagne en souplesse avec un sans-faute graphique (mention spéciale aux couleurs de Dimitri Fogolin). On retiendra, entre autres, deux scènes fortes : l’explication corsée entre François Baudricourt et Claire, puis l’accident de Jeanne renversée intentionnellement par un 4x4. À chaque fois, Espé multiplie les cadrages pour donner du nerf à ces séquences fortes en émotions. Un bon millésime, ce sixième tome, comme devrait l’être l’année 2015 pour les vins de Bordeaux ! Pour la suite, il faudra s’armer de patience et attendre le prochain album qui devrait sortir... en septembre 2016.