L'histoire :
Alix redoute de plus en plus les visites chez sa mère. Les retrouvailles familiales sont devenues au fil du temps une source de très grande frustration pour la plus jeune mère de famille. Anne-Catherine, sa génitrice, ne cesse de la rabrouer. Que ce soit dans son rôle de jeune mère de famille, d'épouse ou même d'entrepreneur. Alix n'a finalement gardé que les défauts de son père. Sa mère aurait d'ailleurs voulu l'appeler Alice, mais son mari, dont elle s'est séparé, voulait que le x de son prénom se retrouve chez sa fille. Et puis une mère sait toujours tout mieux que son enfant. Et même si la fille souffre d'un cancer qui paraît bénin, ce n'est tout de même pas la fin du monde. La mère en a déjà vu tellement d'autres qu'il ne faudrait pas, en plus, s'apitoyer sur son sort. Alix est la fille d'une mère toxique et particulièrement intrusive et accaparente. Il lui faudra du temps et beaucoup de recul pour s'en rendre compte et agir en conséquence...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L'adage dit qu'on choisit ses amis, pas sa famille. C'est sur cette trame que se tisse le récit des relations houleuses entre Alix, une jeune mère de famille, et sa maman représentée par une ombre noire d'un bout à l'autre de cette bande dessinée. La représentation n'est pas hasardeuse. Le visage est dépourvu de tous ses orifices, laissant transparaître toute la dureté de l'instigatrice fortuite de cette histoire déclinée sur une perception psychologique réellement violente mais si méconnue. Le lecteur se rend rapidement compte que le récit peut servir de thérapie à toutes celles et ceux qui sont confrontés à cette emprise maternelle toxique, dont on ne se rend parfois pas compte. Le pire dans cette histoire, c'est qu'Alix se sent incomprise par son entourage, excepté son époux. Face à cette problématique, le regard des autres n'est pas forcément bienveillant. Les traits du dessin paraissent simplistes, mais ils sont criants de vérité lorsqu'il s'agit de faire passer le ressenti des protagonistes de cette histoire, qui se veut très instructive sans pour autant paraître moralisatrice. La colorisation à la gouache et au crayon accentue l'impression d'une situation abstraite, voire diffuse pour ceux qui ne la vivent pas. Voilà en tout cas une belle illustration d'une problématique qui concerne bien plus de gens qu'on ne le pense.
