L'histoire :
Mue par son instinct et son ingénuité curieuse, la petite chatte Chi s’est évadée de l’enclos du jardin de ses maîtres, les Yamada. La voilà qui découvre avec excitation les différents « jeux » du square attenant au quartier : la fontaine, le bassin, les rondins de bois, le bruissement du vent dans les feuilles des arbres… Chi découvre le monde avec un bonheur mâtiné d’effarement. Elle se rend soudain compte qu’elle connait l’endroit où elle arrive. C’était son ancienne maison ! Elle franchit aussitôt la haie en se glissant dessous… hélas, il y a quelqu’un d’autre dedans !? C’est donc chez elle, mais pas chez elle. Chi repart en sens inverse quelque peu circonspecte. Tout cela la perturbe un peu. Elle a du mal à remettre dans l’ordre ses souvenirs, les chemins qu’elle a empruntés, ce qui appartient à son territoire ou ce qui va au-delà. Elle se rend compte qu’elle est un peu perdue. Un gros chat tacheté beige et marron tente de lui venir en aide, mais Chi est presque agressive avec lui. Le chat comprend malgré tout la détresse de Chi et il l’invite à venir se restaurer dans sa gamelle. Il lui propose même de rester définitivement chez lui : la maison est confortable et cela ne devrait pas poser problème au maître…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A ce stade de la série, Konami Kanata fait passer sa petite héroïne féline à l’âge adulte. Au gré des 9 chapitres de ce 10ème opus, lui-même inscrit au sein de la collection rééditée au format franco-belge intermédiaire (taille cahier et couverture souple), Chi s’affirme en jouant avec les jeux de son petit maître Yohei, en prenant la liberté de partir explorer le quartier, en s’y perdant, même. A travers le regard anthropomorphisé de la mangaka, la petite chatte se pose mille questions, dont les deux principales : d’où viens-je et où vais-je ? Tout part de sa volonté farouche de bâtir son destin : partons à l’aventure ! Or c’est ce désir d’avenir qui l’amène à renouer avec son passé. Ainsi, la visite du quartier lui permet de retrouver son ancienne maison – qui, horreur, n’est plus vraiment sa maison – ou le souvenir de sa mère – un jeu s’établit d’ailleurs sur leurs possibles retrouvailles. Mais ce sera pour plus tard. Kanata a toujours le talent d’interpréter une psychologie féline proche de la nôtre. Traduits en langage humain, les miaulements de Chi semblent ainsi plus que probables dans leurs intentions. Les accros à la série se délecteront de cet aspect qui renforce son atout fondamental : elle est trop chouuuuuuuu ! Cet accès hyper grand-public de la série la préserve néanmoins de tout péril véritable, sans doute trop pour être pleinement crédible. Notamment, l’entourage de Chi n’est jamais dangereux : ses maîtres sont aimants, les chats du quartier sont bienveillants et serviables, et il n’y a pas la moindre voiture pour l’écrabouiller.