L'histoire :
Il est dit que le jour où Moïse eut sa révélation au sommet du mont Sinaï, il était alors berger des brebis de Jéthro. Il conduisait son troupeau au-delà du désert, près de la montagne de Dieu à Horeb. S’étant isolé un moment, l’Hébreu voit un buisson s’embraser sans se consumer. Il entend une voix l’appeler. L’Eternel lui commande d’aller libérer son peuple, le peuple d’Israël, de l’esclavage de Pharaon. Si on lui demande qui l’envoie, il répondra : « Celui qui suis » (…). Des millénaires plus tard, de nos jours, assis derrière le bureau d’une belle bibliothèque d’une villa du quartier de Puerto Madero – Buenos Aires, un père rédige une dernière lettre à son fils. A Chris, il lui dit qu’il l’aime et qu’il lui appartiendra de reprendre le flambeau. Puis, sortant sur le balcon se griller une ultime cigarette, l’homme disparaît, emporté par l’explosion qui balaie sa demeure derrière lui (…). A l’autre bout des Amériques, à l’université Jésuites de Washington, Christopher Wertmann termine une thèse relative aux Ecritures Saintes. Le jeune homme a la vie belle et file le parfait amour avec la séduisante Anna. Mais au beau milieu de la nuit, le téléphone sonne. On lui apprend la mort de son père. Choqué, Chris attrape un avion pour l’Argentine le lendemain. Il y est accueilli par l’exécuteur testamentaire de son père. Ce dernier lui a laissé sa fortune, sa maison et ses manuscrits…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A la genèse de la collection Loge noire, il y eut – il y a maintenant 8 ans – l’aventure première du Triangle secret. Première parce qu’alors le partage du travail entre auteurs demeurait timide. Première par sa thématique ésotérico-biblique (en bande dessinée en tout cas) qui accompagna et ouvra une déferlante dans le genre. Huit ans après donc, la collection Loge noire remet le couvert. S’il ne s’agit plus d’un évangile oublié, Codex Sinaïticus s’attaque à la première composition supposée des Ecritures saintes par des frères au IVe siècle de notre ère. Le fond de commerce est le même : une authenticité cachée susceptible de bouleverser la croyance populaire. La série proposée par les scénaristes Yvon Bertorello et Arnaud Delalande, si elle peine à surprendre, commence plutôt bien. L’intrigue est partagée entre passé révélé et action contemporaine. L’ensemble est rythmé et équilibré. Quant au dessin, il est réalisé de même à quatre mains. Alessio Lapo et Giuseppe Quattrocchi se partagent l’illustration des événements passés et présents, selon un style plus historico-classique dans un cas, plus « géométrico-moderne » de l’autre. Ce tome d’exposition se lit agréablement mais reste sage, à l’instar d’une couverture convenue. Osez, Messieurs, et surprenez-nous si vous souhaitez vous faire remarquer !