L'histoire :
Dans la province de Conajohara, la forêt est dense et les lieux sauvages. Balthus piste un Picte depuis quelques temps, mais cette fois, il est tout près de le trouver. Si près qu'il manque de prendre une flèche, à quelques centimètres près. Il finit par retrouver le barbare qu'il traque, mais Balthus est surpris de voir un étranger à sa place. L'homme est puissamment armé et semble être un guerrier aguerri. Il n'a d'ailleurs eu aucune difficulté à tuer le Picte tant recherché. Cet homme porte le nom de Conan et c'est un mercenaire engagé pour protéger le peuple hyborien. Selon lui, ils sont en danger, car les Pictes ne les laisseront pas leur territoire et ils se montrent de plus en plus hostiles. Sur le chemin du retour, les deux hommes assistent à un terrible spectacle : un homme, nommé Tiberias, gît dans une mare de sang, la tête tranchée. Ce n'est ni l'œuvre d'un Picte, ni celle d'un animal sauvage. C'est un démon des marais envoyé par le sorcier Zogar Sag. En effet, ce puissant sorcier picte veut se venger d'avoir été le prisonnier des hyboriens. Depuis qu'il s'est évadé, on retrouve les cadavres de ses ravisseurs sans têtes et affreusement mutilés. Les deux hommes rentrent rapidement au fort Tuscelan pour annoncer la triste nouvelle...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le troisième tome de Conan version Glénat, adapté des célèbres nouvelles de Robert E. Howard, frappe encore très fort. Par le choix de l'histoire tout d'abord : Au-delà de la rivière noire est une des plus célèbres nouvelles de l'écrivain américain. Cette fois, pas de jolies femmes dénudées en détresse ou de situations faciles. Howard a voulu réécrire les débuts de l'ère américaine et la colonisation du continent (les annexes expliquent d'ailleurs parfaitement tout le contexte de création de cette histoire). Mathieu Gabella adapte parfaitement ce récit d'heroïc-fantasy à la sauce western. Tous les ingrédients d'un far-west d'un autre âge sont présents : la civilisation blanche qui cherche à s'installer, l'attaque d'un fort retranché, les pictes qui ressemblent aux indiens... Evidemment, notre barbare solitaire se change en justicier impitoyable, véritable Clint Eastwood d'une autre époque. La collection Glénat continue donc ses adaptations de qualité et le principe reste toujours le même. Le scénariste reprend avec un profond respect le texte de départ mais laisse surtout beaucoup de liberté au dessinateur. À ce titre, Jean Anthony fait une entrée fracassante dans la série. Son travail est éblouissant de beauté. Chaque personnage est magnifique et notamment Conan, en tigre destructeur ; sans compter les dangereux pictes ou autres démons infernaux. À la fois détaillé et lisible, son trait rude et élégant convient parfaitement au registre de la série. Vous n'êtes pas prêts d'oublier les combats sanglants et épiques entre les différents peuples, la forêt inhospitalière et les marais sinistres. Conan est ressuscité : que Glénat en soit remercié !
