L'histoire :
Dans le Nordheim, la lutte entre les hommes n'a jamais de fin. Depuis la nuit des temps, les barbares Aesirs ne cessent de se battre contre les rouquins Vanirs. Cette fois, il semble bien que la lutte touche à sa fin. Les Aesirs, dirigés par Gorm, ont capturé un de leurs ennemis et les nouvelles sont mauvaises. Il semblerait que l'infâme Heimdul ait planifié minutieusement leur élimination. Il a envoyé en sacrifice quelques uns de leurs guerriers pour détourner l'attention de Gorm. Pendant ce temps, Heimdul et le gros de ses troupes attaquent le camp des Aesirs. Gorm est furieux de s'être fait attraper comme un enfant. Lui et ses soldats se hâtent de rentrer au camp. La défaite est d'autant plus cruelle que Gorm rêve d'être vue et admirée par la fille du Géant du Gel. Cette belle déesse se repaît des combats du Nordheim et choisit régulièrement un champion. Elle l'emmène ensuite dans d'autres contrées pour voir son père dans l'Odroerir. Heimdul va non seulement exterminer les Aesirs, mais il risque de devenir le nouvel élu de la déesse. Le combat fait en effet rage dans le camp et les Vanirs font couler le sang. La fille du Géant du Gel contemple le spectacle et se réjouit de l'issue finale. Elle sait que son nouveau champion sera Heimdul, un vaillant guerrier doublé d'un fin stratège. Pourtant, elle ressent quelque chose d'inhabituel. Un sombre soldat Aesir se bat avec l'énergie d'un démon et son cœur bat plus fort que tous les hommes qu'elle a déjà rencontrés. Qui est ce furieux guerrier qui pourfend sans sourciller ses ennemis de sa lourde hache ? À lui seul, il sème le doute et la mort dans les rangs des Vanirs. La déesse le regarde attentivement en essayant de savoir de qui il s'agit...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La fille du Géant du Gel est la deuxième nouvelle mettant en scène Conan. Mais à l'époque, l'écrivain Robert E. Howard n'a pas pu la publier, certainement à cause de la menace de la censure. Il faut dire qu'elle est teintée d'une forte dose d'érotisme, avec cette fameuse déesse qui contemple, nue, les hommes s'entre-tuer et qui choisit celui qui sera le plus viril et le plus digne de son regard. Quand on pense que ce récit n'a pas vu le jour en 1934, alors que c'est certainement l'un des plus puissants et des plus atypiques du Cimmérien... D'entrée, le récit prend une dimension unique avec son concept de départ original. Ce n'est ensuite qu'une succession de surprises étonnantes et de plus en plus fortes. Épique, érotique, philosophique, barbare, légendaire, le récit est un mélange incroyable, tout en étant passionnant de bout en bout et bourré d'actions. Les textes sont restitués de façon fidèle et comme les autres tomes, la charte graphique a son importance. Mais si Ronan Toulhoat et Anthony Jean nous ont émerveillés par leurs talents sur les tomes précédents, Robin Recht offre une prestation de maître. Tout est d'une puissance sans nom, plus terrible encore que la fureur de Conan. On sent le froid mordant pénétrer dans les chairs, on frémit de plaisir devant les formes avantageuses d'Atali et on tremble devant la rage destructrice de Conan. Chaque épisode est un morceau de bravoure visuel avec un jeu incroyable de cadrage et un style hallucinant, qui réinvente les mythes et les légendes. On croirait voir Frazetta en personne – le dessinateur historique de Conan – dessiner le barbare le plus célèbre de l'heroïc-fantasy. Certainement le plus bel album de la série, à plus d'un titre.