L'histoire :
C’est jour de spectacle sur la place centrale du village : un voleur est pendu en place publique. Le dénommé Nestor est en effet accusé de vol d’objets sacrés et de kidnapping. Le pauvre bougre meurt devant les yeux amusés des paysans. Pourtant, un homme dont la tête est dissimulée par une capuche semble bien embêté devant cette exécution. Il entend les badauds parler, qui racontent comment le pendu s’est fait avoir. Il s’était allié avec le prêtre d’Anu mais il est de notoriété publique que ce dernier est une sombre vipère qui possède des amis puissants dans la police. Apparemment, il resterait un homme activement recherché qui était avec Nestor : un barbare puissant et dangereux. Quand l’inconnu entend tout ceci, sa fureur ne fait qu’augmenter. Le barbare en question s’appelle évidemment Conan. Il compte bien se venger de la trahison du prêtre et n’attend pas une seconde de plus. Il escalade la tour et finit par arriver dans les appartements luxueux de son ancien associé. Quand il le voit, le prêtre d’Anu est totalement paniqué. Il tente de se défendre en bredouillant des mots d’excuse et des mensonges. Mais rien n’arrête la colère de Conan...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Conan le Cimmérien continue ses formidables aventures dans la collection Glénat qui adapte des nouvelles de Robert E. Howard. Cette fois, le format change quelque peu, puisque l’histoire prend tout l’album et compte donc plus de 60 pages – les autres étaient plus courtes avec des annexes à la fin. Il faut dire que le récit est particulièrement riche en bonnes idées et en retournements de situation. C’est une nouvelle facette de Conan qu’on trouve ici : désormais bandit de grand chemin, il s’encanaille dans les bordels, boit et offre son épée à qui veut bien le payer. La noirceur de l’âme humaine prédomine avec des personnages détestables, qui ne font que des manipulations tordues et des assassinats dans l’ombre. De sorte qu’on oscille sans arrêt entre des révélations choc et des coups de théâtre machiavéliques. Heureusement, tout cela ne résistera pas devant la force brute et imperturbable de Conan. Comme d’habitude, la collection invite de nouveaux auteurs. Patrice Louinet est au scénar et Paolo Martinello s’occupe des dessins... et quels dessins ! Son style fouillé, ses hachures dynamiques et la beauté de ses décors font des merveilles. D’autant que ses visages souvent caricaturaux reflètent bien l’immondice crasse des personnages. Le loup solitaire montre encore les crocs et c’est bon, par Crom !