L'histoire :
Conan a beau voyager dans le monde, il ne comprend rien aux mœurs et coutumes des hommes. À Argos, il se retrouve emprisonné, alors qu'un de ses amis mercenaires est en fuite et recherché par les soldats d'ici. Il est accusé d'avoir tué un capitaine des gardes, alors que celui-ci lui cherchait querelle. Lors du procès du Cimmérien, il refuse logiquement de trahir son ami et il est persuadé que ce geste plein d'honneur sera à son avantage pour son jugement. Pourtant, le juge est furieux et crie de plus en plus, faisant la morale sur son devoir et sur la nécessité de retrouver le meurtrier. Conan n'y tient plus : il se lève et, en pleine assemblée, sort son épée et tranche la tête de son juge. Il s'enfuit alors de façon rocambolesque et enfourche sa monture. Les soldats le poursuivent et lui ordonnent de s'arrêter sous peine de perdre la vie, mais Conan ne craint rien et accélère l'allure. Il évite facilement les flèches lancées contre lui et parvient à monter sur un bateau, l'Argus. Il est dirigé par le marchand maître Tito. Il demande à Conan de payer le droit de la traversée, mais le barbare ne s'en laisse pas compter et refuse tout net. Si le marchand l'emmène dans sa traversée jusqu'aux côtes de Kush, il lui offre sa protection. Tito accepte de bon cœur, persuadé qu'il a affaire à un guerrier pas comme les autres...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Glénat lance une série d'adaptation des célèbres récits de Robert E. Howard sur son personnage légendaire : Conan le Cimmérien. La nouvelle publiée en 1932, La reine de la côte noire, met en scène une nouvelle aventure trépidante de l'indomptable barbare. Les ingrédients d'une grande aventure sont présents : un monde dangereux et hostile, une magie sombre et secrète, une cité ancienne, des créatures monstrueuses et des dangereux pirates. Dans ce récit, il y a aussi l'une des plus belles rencontres amoureuses de Conan : la reine des pirates, Bélit. Il fallait bien une grande guerrière et une redoutable chef de guerre pour faire chavirer les sens du Cimmérien. Loin d'être une femme sans envergure ou une victime éplorée, Bélit est le véritable pendant de Conan. La relation est dès lors tumultueuse, pleine de passions, torride et sensuelle... une vraie révolution pour l'époque. L'opus vaut surtout pour l'aspect philosophique de cette aventure. Le plus « primaire » des barbares est en fait l'archétype d'un homme libre qui montre la voie à tous : incapable de s'adapter aux règles, refusant de perdre son temps et son énergie avec les regrets ou le passé, Conan est un formidable modèle du Carpe Diem, à grands coups d'épée et de combats. S'il subit son destin, il n'en reste pas moins éternellement libre, détaché de toutes entraves ou morales inutiles. L'adaptation est de grande qualité et Jean- David Morvan respecte à la lettre le style enflammé et lyrique du texte. Racontant des évènements violents et en apparence simples, la narration reste limpide et profondément poétique avec un style épique de toute beauté. Pour incarner cette fougue barbare et ce souffle puissant, Pierre Alary est un choix plus que judicieux. L'artiste multiplie les prouesses avec des planches de haut vol et une technique novatrice. Le cadrage joue sur des effets étonnants de double représentation, le graphisme est furieux et plein de dynamisme, épousant à la perfection la vie endiablée de Conan. Les couleurs sont tout aussi spectaculaires et le tout est ultra dynamique et nerveux. Venez redécouvrir le personnage qui révolutionna l'heroïc-fantasy.