L'histoire :
Par Crom, il ne se laissera par faire par cette tribu. Près du territoire des Pictes, il compte bien les éliminer un par un. Il est plus simple de commencer par la queue du peloton : généralement, le soldat en fin de cortège est bien moins préparé au combat. Conan s’en rend rapidement compte et le met facilement hors d’état de nuire. Pour les deux suivants, ce n’est pas la même chose, mais Conan tue tout aussi facilement le deuxième. Le troisième est un des chefs qui semble puissant et dangereux, mais Conan se rue sur lui. Il meurt rapidement avec un formidable coup de poignard. Sa réputation était sûrement usurpée. Le problème, c’est qu’il a à faire à une redoutable tribu plus furieuse que jamais d’avoir perdu son chef. Conan est brave et intrépide, mais il n’est pas totalement fou. Et même s’il est plus fort que n’importe quel guerrier, il connaît ses limites. Avec sa blessure au bras, il ne pourra tenir un combat long contre plusieurs adversaires. Il fait donc ce qu’il déteste le plus : fuir pour échapper à la meute. Il arrive devant un immense rocher, mais entend les hurlements se rapprocher. S’il doit mourir, autant qu’il se batte comme un lion dans un endroit où il verra chaque ennemi. Il décide de grimper pour faire face aux indigènes. Or étrangement, personne ne se rapproche. Que cache ce rocher pour faire reculer une armée d’Indiens ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La collection Conan de Glénat adapte plusieurs nouvelles de Robert E. Howard. Cette fois, double changement : le barbare devient un pirate et le tout est dessiné et scénarisé par Jean-Luc Masbou. On connait le principe de la collection, qui donne carte blanche à des auteurs phares et de styles différents. Il faut cependant reconnaître que le dessinateur de Capes et de Crocs sur un Conan, c’est une curiosité en soi. L’adaptation est toujours de qualité et reprend intelligemment la construction narrative des nouvelles. Ainsi, le propos est ici bien plus complexe qu’il n’y parait. Le nombre de personnages, d’intrigues, de clans et de trahisons en devient presque comique. Conan dans la piraterie, c’est une parodie déguisée en aventures et c’est à qui deviendra le plus roublard et le plus retors. Finalement, on n’est pas si loin du ton de Capes et de crocs et cette originalité tranche vraiment avec les autres tomes. Cependant, le graphisme colle mal à ce qu’on a l’habitude de lire sur le Cimmérien. Loin d’un visuel épique ou grandiloquent, le trait de Masbou est caricatural. S’il est parfait pour représenter les trognes peu engageantes des différents chefs pirates, c’est beaucoup plus laborieux pour la vedette principale : Conan. Quand on connaît l’importance et l'aura du personnage, ainsi que le soin qui est apporté à chacune de ses représentations à travers les couvertures de livres, les dessins ou les adaptations, on regrette un tel traitement. Masbou a pris des risques et on peut saluer son audace, puisqu’il sort de l’imagerie habituelle du genre avec, notamment, des couleurs vives et chatoyantes. Mais là encore, la fureur et le sang inhérents à une nouvelle de Conan manquent à l’appel. Sauf avec cette magnifique couverture bien plus représentative de ce qu’est ou de ce que « devrait » être un « vrai » Conan.